Alors que la colère monte en Russie suite aux résultats contestés des législatives du 4 décembre, le président Dmitri Medvedev a proposé ce jeudi une série de réformes politiques destinées à lutter contre la corruption.
REUTERS - Dmitri Medvedev a fait jeudi plusieurs concessions aux opposants du gouvernement russe en annonçant une réforme du système politique, des mesure de lutte contre la corruption et la création d’une chaîne de télévision publique indépendante.
Il s’agit des première réformes annoncées par le président depuis les manifestations d’opposition qui ont suivi les élections législatives du 4 décembre.
Medvedev s’exprimait devant le Parlement pour son dernier discours sur l’état de la nation en tant que chef du Kremlin. Il doit prendre bientôt le poste de Premier ministre, après la victoire probable de Vladimir Poutine à l’élection présidentielle du 4 mars.
Medvedev a notamment annoncé l’élection au scrutin direct des gouverneurs régionaux actuellement nommés par le Kremlin.
« Je propose une réforme globale de notre système politique (...) Nous devons donner à tous les citoyens actifs la possibilité légale de participer à la vie politique », a-t-il dit.
Le Premier ministre Vladimir Poutine avait déjà jugé possible, lors d’une émission télévisée la semaine dernière, de permettre l’élection des gouverneurs régionaux à condition que leur candidature soit préalablement approuvée.
Tous les fonctionnaires publics devraient signaler leurs dépenses importantes, a-t-il dit, une nouvelle tentative de freiner la corruption dans le système bureaucratique russe.
« Je pense qu’il serait normal d’imposer un contrôle des dépenses des fonctionnaires lorsqu’elles ne correspondent pas à leur salaire », a dit Medvedev.
Le président russe a enfin proposé la création d’une chaîne de télévision publique qui ne serait pas sous le contrôle de l’Etat.
Les opposants à Russie unie, qui a conservé de justesse la majorité absolue à la Douma le 4 décembre, accusent le parti de Vladimir Poutine d’avoir manipulé le scrutin. Le duo de l’exécutif a repoussé les accusations de fraude.
Les opposants ont organisé le 10 décembre les plus grands rassemblements de contestation depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir en 1999. Une nouvelle journée d’action est prévue samedi.
Le fait que la demande d’organiser de nouveau les législatives ait été refusée a fortement mécontenté les manifestants.
Ces derniers estiment que seules des fraudes ont pu permettre à Russie unie de remporter les élections et de préserver une faible majorité.
Les observateurs internationaux ont également estimé que le vote avait été faussé au profit du parti présidentiel.