Le report de la fermeture du camp d'Achraf, initialement prévue au 31 décembre, intervient alors que des négociations sont en cours entre Téhéran et l'ONU. Le camp, au nord de Bagdad, abrite quelque 3 300 réfugiés iraniens.
AFP - L'Irak a décidé de repousser à avril prochain la fermeture, initialement programmée pour la fin de l'année, du camp d'Achraf, où résident quelque 3.300 réfugiés iraniens, a annoncé mercredi le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.
"Le secrétaire général de l'ONU a suggéré au gouvernement irakien de reporter (la fermeture du camp) (...) et nous avons accepté", a déclaré lors d'une conférence de presse M. al-Maliki. Le Premier ministre avait pourtant assuré plus tôt ce mois-ci à l'AFP que la décision de fermer le camp au 31 décembre 2011 était "irréversible".
Des négociations étaient en cours depuis plusieurs semaines entre l'ONU et les autorités irakiennes pour trouver un dénouement pacifique à la crise.
Le département d'Etat américain a salué l'annonce de ce report. "Nous sommes satisfaits de voir que le gouvernement irakien va donner un peu plus de temps et qu'ils coopèrent particulièrement bien dans le cadre du processus de l'ONU", a déclaré à Washington la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland.
Le camp d'Achraf, au nord de Bagdad, est contrôlé par l'Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI), principale composante du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI).
Les Moudjahidine du peuple se sont installés en Irak pendant la guerre Iran-Irak (1980-88) et avaient reçu le soutien du régime de l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein pour mener des actions armées contre l'Iran.
Après la chute de Saddam Hussein en 2003, ils ont été désarmés par les forces américaines qui ont assuré la sécurité du camp avant de la transférer en 2009 aux forces irakiennes, dont les responsables entretiennent de très bonnes relations avec Téhéran.
Le 8 avril, une attaque du camp d'Achraf par les forces irakiennes a fait 36 morts et 300 blessés, selon le dernier bilan du CNRI.