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Mardi, le Parlement grec a adopté le budget du nouveau gouvernement prévoyant de nouvelles mesures d'austérité - particulièrement critiquées. Au même moment, à l'extérieur du bâtiment, des heurts opposaient manifestants et forces de l'ordre.

REUTERS - Le parlement grec a adopté mardi le projet de budget 2012 du nouveau gouvernement formé par Lucas Papadémos, alors qu’à l’extérieur, des heurts opposaient manifestants et force de l’ordre.

Les élus de la Nouvelle démocratie, du Parti socialiste et du Laos, les trois formations de la coalition au pouvoir, se sont prononcés pour le texte, qui prévoit de nouvelles mesures d’austérité très décriées, conformément aux conditions du plan d’aide de 130 milliards d’euros du FMI et de l’Union européenne.

Le projet de budget doit permettre de ramener le déficit, actuellement de 9% du PIB, à 5,4% l’année prochaine.

" La mise en oeuvre de ce budget va restaurer la crédibilité internationale de ce pays et créer les conditions nécessaires au sauvetage de l’économie", a promis le Premier ministre, s’adressant aux députés.

"On ne peux pas se contenter de se plaindre (...) Les objectifs sont ambitieux mais réalisables", a-t-il ajouté.

Le conservateur Antonis Samaras, chef de file de la Nouvelle démocratie, a clairement indiqué que son aval ne visait qu’à écarter à court terme le risque d’une faillite des comptes publics. Il a en outre répété qu’il allégerait la fiscalité et prendrait des mesures de relance de la croissance s’il l’emporte lors des législatives du 19 février, comme le prédisent les sondages.

"Absolue nécessité"

"Nos désaccords subsistent (...) Nous approuvons le budget parce que sauvegarder la viabilité de la dette grecque est une absolue nécessité », a-t-il expliqué, insistant sur la tenue d’éléction anticipées lorsque la Grèce aura conclu avec ses créanciers privés un accord d’échange d’obligations qui lui permettra de réduire le montant de sa dette.

Les négociations sur le sujet se poursuivront la semaine prochaine à Athènes, a précisé le ministre des Finances Evangélos Vénizélos. "Les choses ne sont pas simples. J’invite tous les partis de la coalition à soutenir le Premier ministre et moi-même (...) dans les décisions difficiles et la gestion encore plus délicate de l’ISP (implication du secteur public) ", a-t-il ajouté.

Tandis que les élus débattaient, des heurts opposaient manifestants et forces de l’ordre devant le Parlement, où plusieurs centaines de jeunes s’étaient rassemblés pour commémorer la mort d’un lycéen tué par la police en 2008.

Les manifestants ont lancé des pavés et des cocktails Molotov sur les policiers. Les affrontements ont duré plus d’une heure et ont repris dans la soirée à l’occasion d’une deuxième manifestation.

Selon la police et un correspondant de Reuters sur place, une trentaine de blessés légers, parmi lesquels figurent 14 agents, ont été dénombrés. Trente-huit manifestants ont été arrêtés.