Les deux voisins sont parvenus à trouver un accord qui devrait mener à la mise en place de postes de douane à la frontière. Cette entente intervient à une semaine de l'examen de la candidature serbe à l'Union européenne.
AFP - La Serbie et le Kosovo sont parvenus vendredi à un accord pour gérer ensemble les points de passage dans le nord du Kosovo, enjeux de heurts entre la population serbe et la Force de l'Otan au Kosovo (Kfor), a annoncé l'Union européenne.
"Les parties sont parvenues à un accord sur le concept avancé par l'Union européenne d'une gestion commune des points de passage", a annoncé l'UE dans un communiqué. "Cela signifie que les parties vont mettre en place progressivement des postes de contrôle commmuns, intégrés et uniques sur tous les points de passage", selon le texte.
Le négociateur serbe, Borko Stefanovic, a cependant précisé, dans la soirée, que l'accord n'avait pas été formellement conclu "en dépit de tous les efforts que nous avons faits aujourd'hui". "Bien que nos positions se soient fortement rapprochées, il reste à mettre des points sur les +i+", a-t-il ajouté dans une déclaration faite à l'agence serbe Tanjug.
"Nous sommes prêts à poursuivre les pourparlers, dans le même esprit, demain" samedi, a-t-il ajouté.
Dans son communiqué, l'UE a indiqué que le processus allait "être appliqué progressivement aussi rapidement que possible". La force de l'UE dans le nord du Kosovo, Eulex, "sera présente, conformément à son mandat", pour superviser l'accord, ajoutait le texte.
La question des postes-frontières est l'une des plus sensibles des pourparlers engagés par Belgrade et Pristina, qui ont repris en milieu de semaine à Bruxelles, quelques jours après de nouveaux incidents dans le nord du Kosovo.
Belgrade refusait que ces passages soient des postes frontaliers entre deux Etats, la Serbie ne reconnaissant pas l'indépendance du Kosovo. Pristina considère au contraire que ces passages doivent être de véritables postes frontaliers.
L'issue de ces négociations pourrait déterminer l'octroi par l'UE du statut de candidat à la Serbie, à l'occasion du sommet européen du 9 décembre.
Après l'arrestation par Belgrade des criminels de guerre Ratko Mladic et Goran Hadzic, recherchés par le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie, la candidature serbe à l'UE semblait sur une bonne voie.
Mais le regain de tension dans le nord du Kosovo a douché en partie ces espoirs.
La chancelière allemande Angela Merkel a estimé vendredi que la Serbie ne réunissait pas encore les conditions pour être candidat officiel à l'UE, en raison notamment de ces tensions.
L'UE a précisé vendredi soir que les pourparlers avaient également fait des "progrès satisfaisants" sur la coopération régionale et ils seront poursuivis à la prochaine réunion.