Choquée par le but refusé de Franck Lampard contre l’Allemagne lors du dernier Mondial, la Fédération anglaise est pressée d’adopter le détecteur de but électronique dès la saison prochaine. Un premier test est effectué ce jeudi à Rochdale.
Encore sous le choc du but refusé au joueur anglais Franck Lampard lors de la dernière Coupe du monde contre l’Allemagne (voir vidéo ci-dessous), la Fédération anglaise de football (FA) a testé, jeudi 24 novembre, sous la conduite de la Fédération internationale (Fifa), le premier système de détection de but sur un terrain de football professionnel.
Ce test grandeur nature a eu lieu sur la pelouse du stade Spotland de Rochdale (3e division) qui, faute de palmarès, pourrait donc entrer dans l’Histoire comme le club où est né le football du futur.
"Ce sera juste mais cela reste possible pour la saison prochaine"
Si les essais sont concluants, Alex Horne, le secrétaire général de la FA, espère que l’International Football Association Board (IFAB) – l’instance juridique du football international – approuvera le dispositif avant juillet 2012, afin que la technologie puisse être utilisée dès la saison prochaine en Premier League.
"Est-ce qu’il y aura assez d’argent pour la développer et l’installer dans toutes les compétitions et toutes les ligues l’an prochain ? Je ne sais pas. Ce sera juste mais cela reste possible", a expliqué Alex Horne à la BBC.
L’arbitrage assisté électroniquement, déjà présent dans d’autres sports (tennis, cricket, rugby), n’est plus un tabou dans le football depuis l’affaire du but anglais refusé au Mondial-2010. Face à la bronca britannique, la Fifa et son président, Sepp Blatter, ont depuis dû se plier au vœu de la FA et des Fédérations écossaise, galloise et irlandaise de tester ce nouveau système, malgré les réticences sur le sujet de Michel Platini, le président de la Fédération européenne (UEFA).
Vingt-quatre caméras
Au total, neufs sociétés ont répondu à l’appel d’offre de la Fifa. Parmi elles, on retrouve Hawk-Eye, pionnière du genre en cricket et en tennis, et la société Goalminder.
Créée par deux fans des Bolton Wanderers dégoûtés qu’un but non validé ait coûté la relégation à leur club en 1997, Goalminder a mis en place un système qui, selon la société, peut détecter instantanément si la balle franchit la ligne de but ou non. Vingt-quatre caméras en haute définition placées autour de la cage collectent les données en 3D. Celles-ci sont ensuite analysées par un programme situé derrière le but. Pour l’heure, l’installation coûte environ 150 000 euros.
Si, en théorie, vérifier si une sphère (le ballon) passe ou pas une ligne blanche ne semble pas insurmontable au XXIe siècle, aucun des systèmes testés jusqu’à présent n’a réussi à remplir complètement les critères imposés par la Fifa. Selon l’instance internationale, l’assistant électronique doit rendre une décision fiable à 100% en un temps inférieur ou égal à une seconde et communiquer l’information à l’arbitre de champ par une vibration ou un son via une montre. Que ce soit en 2012 ou un peu plus tard, tout porte à croire que ce n’est plus qu’une question de temps avant que l’arbitrage assisté devienne réalité.
Exemples de buts non validés et autres non-buts