
L’Assemblée générale de l'ONU a adopté par 86 voix une résolution condamnant "la torture, les traitements et les punitions cruels, inhumains et dégradants" ainsi que l'augmentation "dramatique" de l'usage de la peine de mort en Iran.
AFP - L'Assemblée générale des Nations unies a adopté lundi une résolution annuelle qui condamne la situation des droits de l'homme en Iran avec un nombre record de votes.
La résolution a été adoptée avec 86 voix pour, soit six de plus que l'an dernier, tandis que le nombre de votes contre a chuté de 44 à 32. L'Assemblée a également adopté des résolutions condamnant la situation des droits de l'homme en Corée du Nord et en Birmanie.
La résolution sur l'Iran, proposée par le Canada, condamne "la torture, les traitements et les punitions cruels, inhumains et dégradants, y compris les flagellations et les amputations" menés par les autorités iraniennes.
Elle déplore "l'augmentation dramatique" de l'usage de la peine de mort, en particulier contre des mineurs.
Le représentant du gouvernement iranien Mohammed Javad Larijani, un conseiller du dirigeant suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a qualifié la résolution de "malveillante", devant l'Assemblée générale.
Concernant la Corée du Nord, l'Assemblée générale a adopté une autre résolution par 122 voix pour et 16 contre dans laquelle elle se déclare "profondément préoccupée" par la persistance d'informations concernant la pratique de la torture et d'autres peines ou traitements cruels.
Elle se déclare inquiète des "conditions inhumaines de détention, des exécutions publiques, des détentions extrajudiciaires et arbitraires" en Corée du Nord, de "l'imposition de la peine capitale pour des motifs politiques et religieux, des peines collectives et de l'existence d'un grand nombre de camps pénitentiaires et du recours très fréquent au travail forcé".
L'Assemblée générale se déclare également inquiète du fait des "graves et multiples restrictions imposées aux libertés de pensée, de conscience, de religion et d'expression, de réunion pacifique et d'association, au droit à la vie privée et à l'accès de tous à l'information".
Elle souligne "les violations des droits économiques et culturels qui ont entraîné une grave malnutrition, des problèmes sanitaires généralisés" dont sont victimes en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées.
S'agissant de la Birmanie, l'Assemblée générale prend acte dans une autre résolution adoptée par 98 voix pour et 25 contre que le président birman avait "proclamé publiquement sa volonté de procéder à des réformes, de favoriser la réconciliation nationale, de protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales et de promouvoir la bonne gouvernance, la démocratie et l’état de droit".
Elle salue "les pourparlers qui ont eu lieu récemment entre le gouvernement birman et Aung San Suu Kyi, tout en demandant instamment au gouvernement de prendre des mesures supplémentaires pour promouvoir un dialogue effectif et véritable avec tous les partis présents sur l’échiquier politique".
Mais l'Assemblée se déclare néanmoins "gravement préoccupée par les violations systématiques et persistantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales du peuple birman, tout en constatant que le gouvernement de ce pays s’est engagé à procéder à des réformes afin de remédier à ces violations".
Elle "se réjouit de la libération, le 12 octobre 2011, de plus de 200 prisonniers d’opinion et demande instamment au gouvernement birman de libérer sans délai et sans condition tous les autres prisonniers d’opinion".
L'Assemblée "se déclare gravement préoccupée par la poursuite de la pratique des détentions arbitraires, des disparitions forcées, du viol et d’autres formes de violence sexuelle, de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants" en Birmanie.