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Pressions américaines à Dubaï pour asphyxier l'Iran

Pour forcer l'Iran à renoncer à son programme nucléaire, les États-Unis et ses alliés ont opté pour une guerre économique. Quitte à faire pression sur Dubaï, qui entretient des liens commerciaux importants avec le voisin iranien.

Dubaï, n'est pas que la première plate-forme d'échanges du Moyen-Orient, avec le port de Jebel Ali. Dubaï est aussi la première place financière de la région. Des atouts liés à son histoire. Cet émirat arabe a toujours été un centre de commerce, notamment avec le voisin iranien - 14 milliards de dollars d’exportations, en 2007. Il y a environ 450 000 Iraniens installés à ce jour aux Émirats arabes unis. Environ 9 500 sociétés de Dubaï disposent d'au moins un partenaire iranien.

Pour la République islamique, Dubaï constitue la dernière porte ouverte sur le monde. Mais pour les Etats-Unis, il s’agit de la dernière bulle d'oxygène à crever pour asphyxier le régime de Téhéran. L’émirat se retrouve donc coincé entre son allié et son voisin.

"Des pressions informelles ont été exercées sur les prestataires de services, sur les banques, sur les autorités de régulation pour nous empêcher d'accéder aux services indispensables. En privé, loin des projecteurs, les fonds souverains du Golfe ont été clairement mis en garde par les Etats-Unis. "Ils ne doivent pas investir en Iran", affirme Stephen Austen, du First Persian Equity, seul fonds d'investissement occidental autorisé à la Bourse de Téhéran.

Dubaï ne s’aligne pas sur la politique américaine, Washington s’y prend donc autrement et s’attaque au financement des échanges. Après les banques iraniennes, ce sont les établissements bancaires internationaux qui se trouvent dans le collimateur.

Pour éviter des poursuites aux Etats-Unis, ces établissements financiers participent à un boycott qui ne dit pas son nom en prenant leurs distances avec leurs clients iraniens. Pour Dubaï, comme pour les autres monarchies du Golfe, il est difficile, voire impossible, de résister à ces pressions.