Alors que les inspecteurs de la troïka sont attendus à Athènes ce vendredi, le gouvernement de coalition doit présenter ce vendredi son budget d'austérité 2012, censé permettre à la Grèce de bénéficier d'un deuxième plan de sauvetage.
REUTERS - Le nouveau gouvernement d’unité nationale grec va soumettre vendredi au parlement son projet de budget d’austérité 2012 qui doit permettre à Athènes de bénéficier d’un deuxième plan de sauvetage et éviter la faillite.
Le Premier ministre Lucas Papadémos va avoir besoin du soutien de l’ensemble de ses partenaires de coalition pour convaincre les créanciers internationaux de verser la dernière tranche de huit milliards d’euros du premier plan d’aide de 110 milliards et le deuxième plan de sauvetage de 130 milliards d’euros.
it
" La fraude fiscale reste un problème endémique en Grèce"
Les inspecteurs de la troïka (Fonds monétaire international, Union européenne et Banque centrale européenne) sont attendus à Athènes vendredi pour reprendre les discussions sur le versement des 8 milliards d’euros, selon une source proche des créanciers.
Ces négociations pourraient rapidement buter sur le refus des conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) de ne pas s’engager par écrit à respecter les modalités du deuxième plan de sauvetage qui a fait l’objet d’un accord fin octobre à Bruxelles.
Sans engagements écrits des grandes formations politiques grecques, les créanciers ont prévenu qu’ils ne débloqueraient aucun des fonds jugés indispensables pour maintenir le pays à flot l’année prochaine.
Le chef de file de ND, membre la coalition aux côtés du parti socialiste de l’ancien Premier ministre George Papandréou (Pasok) et du parti d’extrême-droite LAOS, a une nouvelle fois exclu tout engagement écrit.
« J’ai dit à plusieurs reprises que je ne signerai pas de telles déclarations », a dit Antonis Samaras dans les colonnes du magazine Epikera paru jeudi.
Il a par ailleurs dit sa volonté d’obtenir la majorité absolue lors des élections anticipées en 2012 afin de renégocier les conditions du plan de soutien européen.
Déficit
Le gouvernement de coalition a connu jeudi son premier mouvement d’opposition aux mesures d’austérité depuis son entrée en fonction le 11 novembre dernier.
A l’occasion de l’anniversaire du soulèvement étudiant contre le régime des colonels en 1973, 50.000 personnes ont défilé dans le centre de la capitale dans le cadre d’une manifestation en forme d’avertissement pour le Premier ministre contre toute nouvelle cure d’austérité.
Le gouvernement devrait approuver le budget qui a subi plusieurs modifications avant de l’envoyer devant le parlement qui devrait se prononcer lors d’un vote la semaine prochaine au plus tôt.
Un projet de budget approuvé par le précédent gouvernement le mois dernier prévoyait de ramener pour 2011 le déficit public à 8,5% du PIB contre 10,5% en 2010.
Le ministre des Finances Evangelos Venizelos a déclaré cette semaine qu’il anticipait pour le pays un déficit budgétaire de l’ordre de 9% cette année.
« Nous devons sauver notre pays, nous devons redresser notre pays, nous devons retrouver l’intégrité de notre pays », a-t-il déclaré jeudi. « Nous devons donner au peuple grec, une fois encore, le droit à l’optimisme et à l’espoir. »
Selon un haut fonctionnaire grec aux Finances, la Grèce compte présenter à ses créanciers privés d’ici la fin du mois une proposition aboutissant à réduire sa dette de moitié.