Mario Monti, qui a officiellement accepté mercredi le poste de chef du gouvernement, doit présenter son plan d'austérité lors d'un discours au Sénat ce jeudi, avant de demander la confiance de la chambre haute qui devrait voter dans la soirée.
REUTERS - Le président du Conseil italien Mario Monti doit présenter jeudi lors d'un discours au Sénat son programme de gouvernement et les mesures d'austérité censées restaurer la confiance dans les finances de la troisième économie de la zone euro.
L'ancien commissaire européen, qui a prêté serment mercredi, s'adressera aux sénateurs vers 12h00 GMT avant de demander la confiance de la chambre haute dans la soirée. Un vote de confiance suivra à la chambre basse vendredi.
Les deux votes de confiance au parlement ne devraient être qu'une formalité, l'ensemble des partis de la Péninsule ayant promis leur appui au Premier ministre, à l'exception de la Ligue du Nord, partenaire du gouvernement sortant.
Alors que le pays est au coeur de la crise de la dette qui secoue la zone euro, le plan d'austérité du nouveau gouvernement ne devrait pas suffir à restaurer la confiance des marchés mais devrait au moins permettre à Rome de gagner en crédibilité aux yeux de ses partenaires européens.
Le successeur de Silvio Berlusconi s'est réservé le portefeuille-clé de l'Economie et a nommé Corrado Passera, le PDG de la banque Intesa Sanpaolo, ministre de l'Industrie, au sein d'un gouvernement composé uniquement de techniciens.
Si rien n'a filtré sur le programme gouvernemental, les mesures d'austérité qui seront annoncées à midi devraient répondre aux réformes exigées par l'Union européenne pour enrayer la contagion de la crise de la dette souveraine jusqu'à présent limitée à la Grèce.
Mario Monti pourrait annoncer une réforme du système des retraites qui permet actuellement à de nombreux Italiens de toucher une pension avant l'âge légal de départ à la retraite fixé à 65 ans, et un assouplissement du marché du travail via des règles moins favorables aux salariés.
Il pourrait également annoncer la mise en place d'une taxe foncière sur la résidence principale, une mesure à laquelle était farouchement opposé Silvio Berlusconi.
Confiant
Monti s'est dit confiant mercredi dans le fait que son gouvernement parviendrait à regagner la confiance des marchés financiers alors que la dette publique italienne atteint 1.900 milliards d'euros, soit 120 % de son produit intérieur brut.
Les rendements des obligations italiennes à dix ans sont repassés au-dessus de 7% mercredi, un niveau qui avait contraint la Grèce et l'Irlande à demander une aide financière extérieure.
La nomination de Monti, économiste respecté et discret, a été accueillie avec soulagement par les dirigeants européens exaspérés par le style flamboyant de Berlusconi.
Le président français Nicolas Sarkoy a salué l'arrive d'"Il Professore" au pouvoir et la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu'elle était prête à la rencontrer dès que possible.
Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe et Premier ministre du Luxembourg, a estimé pour sa part que Monti était "l'homme de la situation".
"La mise en oeuvre rapide et complète de toutes les mesures votées récemment par le Parlement italien doit être prioritaire afin de remettre le pays sur la voie de la crédibilité politique", a-t-il dit.