Cette 46e édition du Salon de l'agriculture est placée sous le signe du développement durable et du "produire mieux". Ils sont environ 600 000 visiteurs à y être attendus. Quant au président Sarkozy, il a déjà fait le déplacement.
AFP - Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a inauguré samedi le salon de l'agriculture de Paris, en lançant un "message d'espoir" aux agriculteurs et aussi aux plus jeunes d'entre eux, leur assurant qu'"il y a de l'avenir, qu'ils peuvent croire dans leur métier".
Pendant près de deux heures, le chef de l'Etat, qui était accompagné du ministre de l'Agriculture Michel Barnier, a sacrifié à la tradition en parcourant quelques stands du salon.
Il a serré les mains et caressé les vaches alors qu'une cohue indescriptible a suivi le président pendant toute sa visite, rythmée par les "Nicolas" "Nicolas" d'une "claque" de symathisants bien orchestrée.
Le président s'est arrêté à plusieurs reprises pour admirer les races de bovins, le fleuron de la génétique française à l'export.
Il a eu l'occasion d'apprécier de nombreux spécimens, limousines, charolaises, parthenaises, simmentals, ou encore prim'holstein, de vraies bêtes de concours, coiffées et recoiffées, pour les faire paraître sous leur meilleur jour.
Contrairement à son prédécesseur Jacques Chirac qui goûtait largement aux produits du terroir, Nicolas Sarkozy s'est contenté d'avaler un chocolat à la fin d'un parcours mené au pas de charge.
"J'espère qu'il mange de la viande chevaline", a lancé un des animateurs de stands au passage de la caravane présidentielle. "Il doit en manger car il court vite", lui a répondu un de ses alter ego.
Le chef de l'Etat a aussi écouté les doléances des éleveurs, inquiets du virage que prendra la prochaine politique agricole commune (PAC) à partir de 2013. Et plus immédiatement de la redistribution des aides agricoles que doit annoncer lundi Michel Barnier pour relancer certaines productions.
"Je voulais d'abord adresser un message d'espoir à l'agriculture", a lancé M. Sarkozy à la presse à l'issue de sa visite.
"On a besoin d'une agriculture française qui ait des prix, qui paie des producteurs, des entrepreneurs. On a besoin d'une agriculture européenne avec une Europe qui défend ses agriculteurs", a-t-il ajouté.
"Il y a un milliard de gens qui meurent de faim dans le monde. Le problème n'est pas la réduction de la production agricole mais au contraire l'augmentation de la production agricole", a plaidé Nicolas Sarkozy.
Interrogé sur l'inquiétude des agriculteurs français face au réaménagement de la PAC décidé par l'UE en novembre, il a souhaité que cette politique soit "juste".
"Et parce qu'elle sera juste, elle sera pérenne. On a notamment des éleveurs qui souffrent, on a des zones de montagne qui souffrent, et il va falloir faire des arbitrages en accord avec le dialogue social et avec les organisations agricoles", a insisté le président.
Il a tenu à encourager les jeunes agriculteurs qui prendront la relève les assurant qu'"il y a de l'avenir, qu'ils peuvent croire dans leur métier".
"Ils ont raison d'être passionnés par ce métier, et pour nous c'est un atout considérable que d'avoir la deuxième agriculture du monde", a ajouté le chef de l'Etat, évoquant les excédents commerciaux notamment.
"Les agriculteurs sont inquiets comme tous les Français, il y a la crise, (...) je les ai sentis également déterminés, passionnés et ils demandent qu'une seule chose, c'est de pouvoir travailler", a-t-il ajouté.
En pleine crise sociale à la Guadeloupe, le président a soigneusement évité un détour par les stands des départements d'outre-mer. En réponse à la presse, il a estimé que "le paroxysme de la crise (était) peut-être derrière nous".