Les "Indignés" de Wall Street ont regagné mardi soir leur quartier général, installé dans un parc public de New York depuis le 17 septembre. La nuit précédente, ils en avaient été expulsés par la police pour campement illégal.
AFP - Les manifestants anti-Wall Street ont regagné mardi en fin d'après-midi en chantant le parc leur servant de quartier général à New York, dont ils avaient été expulsés la nuit précédente, mais la justice leur a interdit d'y réinstaller leurs tentes.
Mardi en fin d'après-midi, la police a rouvert le square au public, autorisant les manifestants à revenir dans le parc qu'ils occupaient depuis le 17 septembre, tout en leur expliquant que selon un jugement rendu auparavant, ils avaient interdiction d'y camper.
"Personne ne se verra refuser l'entrée", a expliqué un policier devant l'une des barrières disposées dans la matinée tout autour du parc.
Dans le square, des centaines de manifestants ont entonné, "tous les jours, toutes les semaines, occupez Wall Street!".
"On va retourner en justice pour pouvoir réinstaller nos tentes et nos sacs de couchage. Mais cela reste une victoire", s'est réjoui Dallas Carter, un manifestant de 32 ans.
"Le square Zuccotti restera ouvert à tous ceux qui veulent en profiter à condition d'en respecter les règles", a expliqué le maire de New York dans un communiqué après la réouverture du square.
Mardi après-midi, un juge américain a confirmé l'interdiction faite aux manifestants de camper dans le square, jugeant qu'ils n'avaient pas "réussi à démontrer que le fait de rester dans le square Zuccotti relevait du Premier amendement" de la constitution américaine qui garantit la liberté d'expression.
Le juge souligne que les "tentes, équipements, générateurs et installations" des Occupy Wall Street vont à l'encontre "des droits et devoirs du propriétaire d'entretenir le parc, ou encore des droits des gens qui voudraient profiter de cet espace en toute sécurité".
Dans l'après-midi, après leur expulsion mais avant la réouverture du parc, plusieurs centaines de personnes s'étaient regroupées à proximité du square, circonscrit par la police, brandissant des pancartes et une grande banderole jaune "Occupy Wall street". La musique avait repris et la tension était perceptible entre la police et les protestataires.
Le square était immaculé, toutes les tentes et installations avaient disparu. Pendant la nuit, plus de 200 personnes ont été arrêtées, selon une estimation du commissaire de police de New York, Ray Kelly.
Occupy Wall Street (OWS), dont le mouvement a essaimé depuis septembre dans plusieurs villes américaines, a prévu une grande journée d'action jeudi à New York pour marquer le deuxième mois du mouvement, "et nous allons le faire", a affirmé Bill Dobbs.
L'expulsion du square, menée par plusieurs centaines de policiers, avait commencé un peu après 01H00 du matin (06HOO GMT).
"C'était effrayant", a raconté Jonny Cerbo, venu de Californie et qui dormait depuis deux semaines sur le square. "Nous avons eu très peu de temps pour partir, nous n'avons pas pu plier nos tentes. Et ils ont tout jeté, y compris le livres de la biobliothèque".
Vers quatre heures du matin (O9H00 GMT), la plupart des campeurs avaient quitté le square. Un groupe d'irréductibles, encerclé par d'importantes forces de police, a fini par renoncer avant l'aube.
Des dizaines d'employés municipaux ont déversé les tentes, sacs de couchage et autre objets dans de grandes bennes. Plusieurs camions poubelles ont emporté le reste.
En deux mois, les protestataires qui dénoncent la cupidité du monde de la finance, avaient installé un vrai village de toile sur le square, avec cuisine, bibliothèque, infirmerie, et même un centre de distribution de vêtements.
Des évacuations d'autres campements similaires aux Etats-Unis ont eu lieu lundi à Oakland (Californie) et dimanche à Portland, dans l'Oregon (nord-ouest).
Mardi, la Maison Blanche a réagi avec prudence, estimant qu'il revenait aux autorités municipales de décider du sort des manifestants anti-Wall Street.
En Californie, la police a tiré mardi sur un homme armé sur le campus de l'université de Berkeley, au moment où un millier de militants anti-Wall Street manifestaient.
L'homme a brandi son arme "de manière menaçante" au moment des faits, a précisé le chef de la police de Berkeley Mitchell Celaya.
Les organisateurs de la manifestation ont tenu immédiatement à affirmer qu'il n'y avait aucun rapport entre leur défilé et l'incident.
Quelque 300 manifestants anti-capitalistes d'Occupy DC ont par ailleurs défilé mardi jusqu'à la Maison Blanche à Washington et ont appelé le président Barack Obama à se joindre à eux.