La ministre française de l'Économie a affirmé la nécessité de nationaliser les établissements financiers en faillite. Tout en reconnaissant qu'il n'est pas idéal que l'État s'occupe de la gestion des banques.
Reuters - Il est tout à fait normal de nationaliser des établissement financiers qui ont fait faillite, même s'il n'est guère idéal que des banques soient gérées par des Etats, a déclaré vendredi Christine Lagarde.
S'exprimant à l'école de journalisme de l'université de Columbia, à New York, la ministre de l'Economie a également dit que les dirigeants de tous les pays étaient désormais résolus à ne pas se laisser se reproduire une faillite de type Lehman, dont la chute, en septembre dernier, est largement tenue pour responsable d'une accélération de la crise financière qui a plongé le monde dévéloppé dans la récession.
"Si (des établissements financiers) font faillite, alors il ne faut aucun doute que l'Etat doit intervenir", a dit Christine Lagarde.
Elle a apporté son soutien au plan de soutien au secteur financier américain présenté le 10 février par le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, un texte qui fait l'objet de critiques en raison de son caractère jugé trop vague.
"J"apprécie et comprends son approche", a souligné la ministre.
Elle a estimé que la France était mieux à même de résister à la crise financière que des pays comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne en raison d'une réglementation plus sévère et d'un système bancaire centralisé.
"Le système de supervision (bancaire) que nous avons en France a été assez efficace. L'activité banque d'investissement ne représente qu'une part minoritaire des revenus et des bénéfices des banques", a noté Christine Lagarde.
"Et le crédit immobilier est une activité très réglementée. Cela a empêché les banques de prêter de l'argent à des emprunteurs qui ne pouvaient pas se le permettre", a-t-elle ajouté.
Selon la ministre de l'Economie, la tempête dans laquelle se trouve actuellement le secteur financier montre que, dans certains cas, la simplicité peut être une bénédiction, à l'image de la relative résistance des acteurs français ou italiens.
"Les banques italiennes ne parlent pas anglais et elles n'ont pas beaucoup d'ordinateurs", a-t-elle ajouté, citant les propos d'une connaissance familière du secteur bancaire italien.