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La politique étrangère au menu d'un débat du Parti républicain

Les huit candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle se sont affrontés lors d'un débat consacré à la politique étrangère. Ils ont apparu divisés sur la question du recours à la torture pour la lutte contre le terrorisme.

AFP - Les huit candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle américain ont joué le registre de la surenchère samedi lors d'un débat consacré à la politique étrangère et la sécurité nationale mais ont semblé peiner à proposer des solutions viables.

Ces domaines sont les traditionnels points forts des républicains dans leur argumentaire de campagne mais cette fois il est peu probable que ces questions déterminent l'issue de la présidentielle de novembre 2012.

Les Américains sont avant tout préoccupés par la situation économique et la politique étrangère de Barack Obama, auréolé de l'élimination d'Oussama Ben Laden, réussit mieux au président que la lutte contre le chômage.

Cela n'a empêché les prétendants républicains, dont la plupart n'ont pas d'expérience en matière de politique étrangère, de s'en prendre violemment à la politique de Barack Obama sur la Chine, Israël ou encore l'Afghanistan.

"Une chose dont vous pouvez être sûr c'est que l'Iran aura l'arme nucléaire si nous réélisons Barack Obama. Et si vous élisez Mitt Romney, si vous m'élisez comme le prochain président, il n'obtiendra pas l'arme nucléaire", n'a pas hésité à lancer l'ancien gouverneur du Massachussets et l'un des favoris des sondages lors du débat organisé à Spartanburg (Caroline du Sud, sud-est).

La plupart des candidats ont cherché à montrer leur fermeté, promettant des actions clandestines contre l'Iran ou de le menacer d'une action militaire "crédible" mais sont revenus pour l'essentiel à la politique suivie par le président Obama: sanctions et pressions économiques et diplomatiques.

L'homme d'affaires noir Herman Cain, favori des sondages empêtré dans plusieurs scandales de harcèlement sexuel, dans une évocation des manifestations de 2009 en Iran, a pour sa part indiqué qu'il assisterait "le mouvement d'opposition en Iran qui essaie de renverser le régime".

Les candidats ont également accusé Barack Obama d'être un allié peu fiable d'Israël, espérant ainsi satisfaire leur base chez les chrétiens conservateurs et empocher des points dans l'électorat juif, enjeu dans certains Etats-clés comme la Floride.

Le gouverneur du Texas Rick Perry, dont la campagne bat de l'aile et qui essaie de se remettre de son embarrassant trou de mémoire lors d'un précédent débat, a promis que "pas un centime des contribuables" ne serait consacré sous sa présidence à l'aide extérieure sans contrepartie.

A l'image de la plupart des autres candidats, Herman Cain -selon qui un président américain n'avait pas besoin de connaître le nom du président de l'"Ouzbéki-béki-béki-béki-stan-stan"- a estimé qu'il fallait "réévaluer" les relations avec le Pakistan, dont "il n'est pas clair" s'il est un ami ou un ennemi des Etats-Unis.

C'est à propos de la question du recours à la torture dans la lutte contre le terrorisme, abandonnée par Barack Obama à son arrivée au pouvoir début 2009, que les huit candidats se sont le plus divisés.

Herman Cain a affirmé être en faveur de la simulation de noyade (waterboarding) qu'il considère comme une "technique d'interrogatoire poussée", à l'instar de l'administration de George W. Bush, et non comme de la torture. Rick Perry s'est également prononcé pour les "techniques d'interrogatoire poussées".

L'égérie du Tea Party, Michele Bachmann, a pour sa part jugé que la simulation de noyade avait permis de "fournir de l'information à notre pays" et devait donc être reprise.

"C'est comme si nous avions décidé que nous voulions perdre la guerre contre le terrorisme sous le président Obama. Ce n'est pas ma stratégie", a-t-elle ajouté.

Le libertarien Ron Paul et l'ancien ambassadeur en Chine Jon Huntsman s'y sont dit fermement opposés.

"Nous ne devons pas avoir recours à la torture, la simulation de noyade est de la torture", a déclaré M. Huntsman, candidat finalement le plus capé en matière de politique étrangère mais l'un de ceux qui a le moins de chances d'emporter la nomination.