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L'armée soudanaise bombarde un camp de réfugiés au Soudan du Sud

Une attaque aérienne de l'armée soudanaise au Soudan du Sud, dans un camp de réfugiés Nuba ayant fui le Kordofan sud, a fait douze morts et une vingtaine de blessés. Lors d'une précédente attaque mardi, sept personnes ont été tuées dans la région.

AFP - Douze personnes ont été tuées et plus de 20 autres blessées jeudi dans une attaque aérienne menée par l'armée soudanaise contre un camp de réfugiés au Soudan du Sud, ont dénoncé des responsables sud-soudanais.

Ce bombardement est intervenu quelques heures après que le président sud-soudanais, Salva Kiir, a condamné une précédente attaque mardi qui a fait sept morts dans la même région et accusé Khartoum d'essayer de chercher la guerre.

Le porte-parole de l'armée soudanaise, Sawarmi Khaled Saad, a catégoriquement démenti toute attaque: "Nous n'avons bombardé aucun camp ou aucune zone dans les frontières du Soudan du Sud. Ce qui se passe au Soudan du Sud appartient aux Sudistes, nous n'avons rien à voir là-dedans".

"Vers 14H45 (11H45 GMT), l'armée soudanaise a visé la ville de Yida, où se trouvent des réfugiés Nuba (ayant fui le Kordofan-Sud, un Etat du Nord), des personnes déplacées venues de Jau (ville frontalière avec le Soudan), ainsi que des civils", a dénoncé Miabek Lang, un responsable local.

Le bombardement a fait 12 morts et plus de 20 blessés, a-t-il ajouté.

"Nous recevons des informations sur des bombes tombées à Yida", a déclaré Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le Soudan du Sud, sans pouvoir fournir de bilan.

"Nous sommes extrêmement inquiets pour les plus de 20.000 réfugiés qui ont cherché la sécurité à Yida, fuyant les combats au Kordofan-Sud", a-t-elle ajouté.

L'armée soudanaise a lancé depuis plusieurs mois des opérations contre des rebelles au Nil Bleu et au Kordofan-Sud, deux Etats du Nord mais frontaliers du Sud et dont une partie de la population a combattu au côté des Sudistes pendant la guerre civile (1983-2005, 2 millions de morts).

Khartoum accuse régulièrement le Soudan du Sud de soutenir ces rebelles, en les finançant ou en les accueillant sur son sol, ce que Juba dément.