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Le chef des jeunes de l'ANC Julius Malema suspendu cinq ans par son parti

Le truculent président des jeunes du Congrès national africain (ANC) a été reconnu coupable d'indiscipline par son propre parti, dont la commission de discipline l'avait déjà condamné pour incitation à la haine, en septembre dernier.

AFP - Le chef des jeunes du Congrès national africain, Julius Malema, a été suspendu pour cinq ans pour avoir provoqué de graves divisions au sein du parti au pouvoir en Afrique du Sud, a annoncé la commission de discipline de l'ANC.

Personnalité controversée, M. Malema a été reconnu coupable par son parti d'avoir "semé la division", "défié les dirigeants nationaux" et "porté atteinte à l'image de l'ANC", a précisé le président de la commission Derek Hanekom à la presse.

Il devra quitter ses fonctions de président de la Ligue de jeunesse du parti mais peut faire appel de cette décision.

"Malema a nui à la position de l'ANC et la réputation internationale de l'ANC", a regretté M. Hanekom après avoir lu les conclusions de sa commission pendant une heure et demie.

Le jeune tribun, qui s'est fait connaître par ses déclarations provocatrices et radicales, a été reconnu coupable trois des quatre chefs d'inculpation retenus contre lui jeudi.

Au total, le dirigeant de l'organisation de jeunesse de l'ANC qui n'était pas présent à l'annonce du verdict totalise quatre condamnations en un an et demi, a dit M. Hanekom. Il a rappelé qu'il avait déjà écopé d'une suspension de deux ans avec sursis en mai 2010.

Jeudi, il a été reconnu coupable d'indiscipline pour avoir fait irruption à une réunion sans y avoir été invité, d'avoir semé de sérieuses divisions dans le parti et d'avoir terni sa réputation en appelant au renversement du gouvernement du Botswana voisin.

Sur le premier point, M. Hanekom avait d'abord annoncé une suspension de deux ans avec trois ans de sursis, mais la condamnation concernant les deux points suivants, plus lourde, a annulé le sursis.

Sur la question du Botswana, Julius Malema "a fait preuve de déviationnisme par rapport à la ligne de l'ANC", a noté M. Hanekom.

En revanche, celui qui s'est fait une réputation de ses discours anti-Blancs n'a pas été reconnu coupable d'une accusation de "propager racisme et intolérance politique".

"La discipline n'est pas négociable et elle doit être appliquée", a souligné Derek Hanekon, lors de la lecture des attendus de ce "procès" contre Julius Malema et cinq de ses principaux lieutenants.

La procédure est largement vue comme une bataille d'influences au sein de l'ANC avant un important congrès prévu fin 2012.

La direction de la Ligue de jeunesse contestait en effet de plus en plus ouvertement l'autorité du président Jacob Zuma, accusé d'être trop mou et de ne pas assez en faire pour la transformation socio-économique du pays, dix-sept ans après l'arrivée de l'ANC au pouvoir.