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Les États-Unis regrettent l'expulsion de l'un de ses diplomates à Quito

Les États-Unis ont regretté l'expulsion "injustifiée" du premier secrétaire de son ambassade à Quito. Le chef de la diplomatie équatorienne, Fander Falconi (photo), a donné 48 heures au diplomate, accusé d'ingérence, pour quitter le pays.

AFP - Les Etats-Unis ont regretté mercredi l'expulsion "injustifiée" d'un diplomate américain à Quito, accusé par le gouvernement équatorien d'ingérence dans ses affaires intérieures.

"Nous regrettons cette décision du gouvernement équatorien", a déclaré à la presse un porte-parole du département d'Etat, Gordon Duguid.

"Nous rejetons également toute suggestion selon laquelle le personnel de l'ambassade n'aurait pas agi correctement", a-t-il ajouté. "Malgré la décision injustifiée du gouvernement équatorien, nous restons résolus à coopérer avec l'Equateur pour lutter contre le trafic de drogue".

Interrogé sur d'éventuelles mesures de rétorsion de l'administration américaine, M. Duguid est resté vague. "Nous répondrons de façon adéquate", s'est-il contenté de déclarer.

"Nous souhaitons avoir de bonnes relations avec l'Equateur et d'autres pays de la région", a poursuivi le porte-parole. "Nous voulons coopérer avec eux sur les questions qui ont de l'importance pour nous tous, notamment le trafic de drogue qui affecte tous nos pays".

Le chef de la diplomatie équatorienne, Fander Falconi, a annoncé mercredi l'expulsion du premier secrétaire chargé des Affaires régionales à l'ambassade des Etats-Unis, Marc Sullivan, et lui a donné 48 heures pour quitter le pays en raison d'ingérence dans ses affaires intérieures.

Le 7 février déjà, le président équatorien Rafael Correa avait ordonné l'expulsion Armando Astorga, chargé d'affaires américain pour les questions migratoires, de sécurité et de douane, qui était accusé d'avoir conditionné une aide économique au choix du commandant d'une unité de la police.

Dans le cas de M. Astorga, le président socialiste avait précisé que le diplomate avait tenté d'imposer à la police équatorienne le choix du commandant d'une unité de lutte contre la contrebande, en échange d'une aide économique de 340.000 dollars.

Le gouvernement accuse M. Sullivan d'avoir tenté d'agir de même.

"A la suite de l'affaire Astorga, Sullivan a aussi conditionné la coopération logistique avec la police", a précisé le ministre des Affaires étrangères.

Un responsable du ministère américain des Affaires étrangères a confirmé que le différend portait sur un programme de formation à la lutte contre le trafic de drogue, financé par les Etats-Unis.

Or la loi américaine requiert que tous les bénéficiaires de programmes sur fonds publics américains fassent l'objet d'une enquête, a précisé ce responsable ayant requis l'anonymat.

"Dans certains pays, cela paraît exagéré. Mais cela fait partie de mesures de transparence que nous sommes obligés de suivre", a-t-il ajouté.

"Ils réagissent au fait que nous suivons nos procédures. Ils ne sont pas d'accord avec nous", a-t-il poursuivi sans préciser l'identité du ou des candidats équatoriens rejetés par les responsables de l'ambassade américaine.