On commence ce tour d’horizon des Unes de la presse française avec la Croix , qui revient sur la percée des islamistes aux élections tunisiennes.

Aux élections tunisiennes mais pas seulement, il y a aussi l’annonce par le CNT que la charia, la loi islamique, sera la référence de la future  constitution libyenne, et le retour sur le devant de la scène  des Frères musulmans en Egypte. Dans les pays des révolutions arabes, l’islam a le vent en poupe, et la Croix s’interroge sur ce que va peser l’islam dans tous ces pays. Le journal qui demande surtout des «actes» et des «assurance » aux futurs dirigeants sur deux critères: «le droit des femmes et le respect des croyants d’autres religions».

A noter, toujours dans la Croix , cet article sur la façon dont ont voté les Tunisiens de France. Comme leurs compatriotes, ils ont participé massivement à ces élections et semblent avoir voté «à l’unisson de leur patrie». Eux aussi ont placé Ennahda en tête. Pourquoi ? -D’après un politologue, il y aurait plusieurs raisons à cela: tout d’abord la volonté de revenir à un ordre social, politique et moral, après les tumultes de la révolution; mais aussi la volonté aussi de récompenser la résistance du parti, très durement réprimé sous Ben Ali; et enfin, une forme de réaction à «la stigmatisation des musulmans en France, notamment depuis le débat sur l’identité nationale».

La percée des islamistes qui est aussi à la Une du Parisien , qui titre sur cette «ombre des islamistes» sur les pays arabes. D’après le spécialiste Antoine Basbous «il n’y aura pas de régime pire que celui qui vient de tomber» en Tunisie. Ce qui importe aujourd’hui, c’est, selon lui, que les puissances occidentales «respectent l’émancipation des peuples libérés».

Les Occidentaux inquiets, mais pas seulement. Du côté des laïcs aussi, constate le journal Libération , qui évoque ce matin «le défi d’un islam à double tranchant» et explique qu’en Tunisie, les partisans d’Ennahda sont bien conscients du rejet qu’ils inspirent à une partie de l’opinion, qu’ils veulent surtout rassurer.

Mais ses opposants parlent d’un parti devenu au fil du temps une vraie machine de guerre, dotée de réseaux efficaces constitués en 30 ans de clandestinité. Une Tunisienne en conclut: «la dictature, en s’affichant comme un rempart contre l’islamisme, l’a en réalité renforcé».

Libération qui revient aussi ce matin sur l’épineux sujet de la Françafrique en s’interrogeant sur le silence soudain de l’avocat Robert Bourgi, cet avocat qui s’était répandu partout dans la presse en expliquant qu’il avait transporté des valises de billets en provenance de pays africains pour les remettre à l’entourage de Jacques Chirac, et notamment à Dominique de Villepin. Robert Bourgi, l’homme par qui le scandale est arrivé, «un bavard qui fait désormais profil bas» d’après Libé, qui se demande où est passé l’homme d’affaires.

A voir toujours que ce sujet de la Françafrique, du côté de Mediapart , les accusations cette fois de l’homme d’affaires Jacques Dupuydauby, un industriel qui gère des concessions portuaires et qui accuse son rival Vincent Bolloré, un proche de Nicolas Sarkozy, de l’avoir fait éjecter du Gabon et du Togo, et qui déclare qu’on est passés «de la Françafrique des malettes à la Sarkafrique des concessions».

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