Washington craignant pour sa sécurité, Robert Ford a quitté la Syrie. L'ambassadeur des États-Unis à Damas s'était attiré les foudres des autorités syriennes en se rendant dans des villes touchées par le mouvement de contestation.
AFP - L'ambassadeur des Etats-Unis à Damas Robert Ford a quitté la Syrie pour une "durée indéterminée" pour des raisons de sécurité, a déclaré lundi à l'AFP un responsable à l'ambassade américaine.
"L'ambassadeur Ford a quitté (Damas) pour une durée indéterminée, et Washington a pris cette décision pour des raisons de sécurité", a indiqué cette source sous couvert de l'anonymat.
Cette même source a expliqué que Washington "s'inquiétait pour la sécurité personnelle de M. Ford, après des articles critiques de la presse" syrienne.
M. Ford a été pris à partie à plusieurs reprises par des manifestants pro-régime à Damas, alors que Washington évoquait des tentatives d'agression contre l'ambassadeur et ses collaborateurs par une "foule violente", condamnant "la campagne d'intimidation" menée contre le diplomate.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait exigé fin septembre du pouvoir syrien des mesures pour protéger les diplomates américains, après que M. Ford eut été chahuté par des manifestants pro-régime qui ont tenté de le prendre à partie à son arrivée au bureau de l'opposant, Hassan Abdel-Azim.
Le 8 juillet, l'ambassadeur américain et son homologue français Eric Chevallier avaient irrité le pouvoir en effectuant deux visites séparées dans la ville rebelle de Hama (nord) qui avait été le théâtre de manifestations monstres contre le président syrien Bachar al-Assad.
Lors de cette visite, M. Ford avait rencontré des manifestants, voulant "voir de ses propres yeux ce qui se passe sur le terrain" comme l'avait alors affirmé l'ambassade.
De plus, il s'était rendu le 23 août dans la ville de Jassem, dans le gouvernorat de Deraa, berceau du mouvement de contestation contre le régime Assad qui secoue le pays depuis la mi-mars.
Le 6 septembre, M. Ford s'en est pris vivement sur Facebook au régime syrien, dénonçant ses justifications de la répression violente qui a fait, selon l'ONU, plus de 3.000 morts.