
Entre le premier plan de sauvetage accordé en avril 2010 à Athènes et le sommet crucial de la zone euro le 25 octobre, les repercussions de la crise grecque n'ont cessé de menacer l’économie européenne. Parcours guidé.
“Crise systémique”. La formule a été lâchée le 12 octobre par José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. Un aveu à peine voilé que le problème de la dette grecque s’est propagé à l’ensemble de la zone euro et la menace dans ses fondements. Jusqu’à présent les dirigeants européens se gardaient bien de parler de “crise systémique”, un terme qui rappelle l’effet domino consécutif à la chute de la banque Lehmann Brother en septembre 2008.
Une manière aussi, pour José Manuel Barroso, de souligner que les efforts aujourd'hui déployés par les dirigeants européens n’ont pas réussi à endiguer la spirale de la crise. Les quatre plans de sauvetage internationaux (en mai 2010 et juillet 2011 pour la Grèce, en novembre 2010 pour l’Irlande et en mai 2011 au Portugal), initiés par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI), ne sont pas parvenus à redresser la barre. La Grèce croule toujours sous les dettes et le Portugal a vu sa note dégradée par l’agence de notation Moody’s en juillet 2011, trois mois seulement après avoir reçu le soutien financier de la zone euro et du FMI.
Aujourd'hui, l’Espagne et l’Italie, pays qui, économiquement, pèsent beaucoup plus lourd que la Grèce ou le Portugal, semblent vaciller à leur tour sous le poids de leurs dettes et de la pression des marchés financiers. Le taux d’intérêt que ces deux pays doivent rembourser pour pouvoir emprunter de l’argent sur les marchés frôle les 6 % (contre 1,8 % pour l’Allemagne).
Cette propagation met même aujourd’hui le secteur bancaire européen en péril. Très exposées aux dettes souveraines des États membres de la zone euro, les banques risquent en effet d’essuyer des pertes financières importantes si les pays européens fragilisés ne peuvent finalement pas rembourser toutes leurs dettes.
Comment cette menace d’effondrement économique, qui, au printemps 2010, semblait ne concerner que la Grèce, s’est-elle ainsi propagée dans tout l’Europe ?