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Les "Indignés" se mobilisent dans plus de 80 pays

Inspirés par les "Indignés" espagnols et galvanisés par le mouvement Occupy Wall Street de New York, des collectifs internationaux manifestent ce samedi dans 82 pays et plus de 950 villes pour dénoncer les politiques d'austérité.

AFP - De Madrid à New York, comme dans des centaines de villes à travers le monde, les "indignés" manifestent samedi contre la précarité liée à la crise et le pouvoir de la finance, pour la première journée planétaire de ce mouvement né en Espagne au printemps.

Sous les slogans "Peuples du monde, levez-vous" ou "Descend dans la rue, crée un nouveau monde", les "indignés" ont appelé à manifester dans 951 villes de 82 pays, selon le site 15october.net.

Cinq mois après l'apparition du mouvement, le 15 mai à Madrid, les "indignés" ou d'autres groupes comme "Occupy Wall Street" veulent faire de ce 15 octobre une journée symbolique, ciblant des hauts lieux de la finance comme le quartier des affaires de New York, la City de Londres ou la Banque centrale européenne à Francfort.

"D'Amérique jusqu'en Asie, d'Afrique à l'Europe, les peuples se lèvent pour revendiquer leurs droits et réclamer une vraie démocratie", ajoute le manifeste du 15 octobre. "Les puissances travaillent pour le bénéfice de quelques uns, ignorant la volonté de la grande majorité. Cette situation intolérable doit cesser".

A Madrid, cinq colonnes sont parties des quartiers périphériques pour refaire le chemin jusqu'à la Puerta del Sol, la place emblématique qu'ils avaient occupée pendant un mois au printemps, où ils prévoient de passer la nuit de samedi à dimanche.

"Le problème, c'est la crise, révolte-toi", proclamait une grande banderole en tête de la marche partie de Leganes, à une quinzaine de kilomètres au sud de Madrid. Une autre portait l'un des mots d'ordre favoris des "indignés" espagnols: "Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir".

A Londres, près de 300 "indignés" se sont rassemblés dans la City. "Je suis venu par solidarité avec les mouvements qui se déroulent dans le monde entier", confiait Ben Walker, un enseignant de 33 ans. "Nous voulons qu'il y ait un peu de justice dans le système financier mondialisé".

A New York, le mouvement Occupy Wall Street, qui s'est nourri aux Etats-Unis du chômage des jeunes et de l'accroissement des inégalités, et occupe un parc depuis le 17 septembre, a appelé à un rassemblement à Times Square.

"Nous voulons faire du 15 octobre un point de départ, qui débouche sur une série d'actions dans le cadre d'un automne chaud", expliquait une porte-parole du mouvement en Espagne, se présentant sous le seul prénom de Odile.

L'extension du mouvement "démontre qu'il s'agit d'une question qui ne concerne pas seulement l'Espagne mais le monde entier car la crise est mondiale, les marchés agissent à l'échelle globale", soulignait Jon Aguirre Such, un autre porte-parole.

Après les grandes manifestations du printemps en Espagne, le mouvement s'est répandu dans de nombreux pays, largement diffusé par les réseaux sociaux, pour créer une mouvance faite de groupes multiples.

Mais l'absence de leader identifié, le rejet de toute structure politique et des revendications hétéroclites ont fait douter de sa viabilité.

En Espagne pourtant, un pays frappé par un chômage record de 20,89%, la voix des "indignés", portée par un large soutien populaire, a su se faire entendre, comme dans les manifestations qui ont empêché ou retardé les expulsions de dizaines de propriétaires surendettés depuis le début de l'été.

En Europe, les "indignés" sont descendus dans les rues un peu partout samedi, notamment à Rome où ils étaient des dizaines de milliers brandissant des pancartes "Une seule solution, la Révolution!", "Nous ne sommes pas des biens dans les mains des banquiers".

Aux Pays-Bas, un millier de manifestants se sont rassemblés à La Haye, autant sur la place de la Bourse à Amsterdam, et environ 500 sur la Paradeplatz à Zurich, place emblématique de la finance suisse.

Samedi matin, quelques centaines de manifestants avaient défilé dans les grandes villes d'Asie, comme Tokyo, Sydney et Hong Kong.

A Johannesburg, une cinquantaine de personnes se sont donné rendez-vous devant la plus importante Bourse d'Afrique, portant des pancartes avec les mots "A bas le capitalisme", "Que le peuple partage les richesses".