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Des jeunes Gallois au cœur de dragon

Ils sont jeunes, jouent sans complexe et ont hissé le Pays de Galles pour la deuxième fois de son histoire en demi-finale d’une Coupe du monde. Gros plan sur les prochains adversaires du XV de France.

Cela faisait vingt-quatre ans que le Pays de Galles n'avait plus disputé de demi-finale de Coupe du monde et il aura fallu attendre l’avènement d’une bande de gamins sans complexe pour revivre cet instant. Battus d’un point en poule par des Sud-Africains tenants du titre (17-16) mais vainqueurs haut la main (22-10) du quart de finale qui les opposait à l’Irlande des grognards O’Driscoll, O’Gara et O’Brien, les Gallois n'ont que faire de leur moyenne d’âge (26 ans). Non seulement ils affichent la meilleure défense de la compétition (44 points encaissés), mais ils ne cachent plus leur ambition : devenir champions du monde.

Sam Warburton, un jeune capitaine exemplaire

Symbole de cette nouvelle génération montante, Sam Warburton, 23 ans, a été nommé capitaine juste avant le début du Mondial. "La façon dont il joue a apporté de la confiance à l'équipe. Ce n'est pas un capitaine qui parle énormément", déclarait mardi l'entraîneur des défenseurs du XV gallois, Shaun Edwards. "Mais sa simple présence et son activité donnent davantage de confiance aux joueurs. Quand il a été nommé capitaine, l'équipe n'a plus été la même." Omniprésent en défense, toujours en soutien dès qu’il s’agit d’attaquer, le troisième ligne des Cardiff Blues ne lâche rien. D’ailleurs, sa montée en puissance coïncide avec l'équilibre actuel entre les lignes galloises.

Mais la réussite de la formation galloise ne repose pas seulement sur les épaules d’un seul homme. C’est aussi un subtil mélange entre une jeunesse insouciante - Toby Faletau (21 ans), Rhys Priestland (24 ans), George North (19 ans) - et des joueurs plus expérimentés comme Adam Jones (68 sélections) et Shane Williams (73 sélections) qui a permis un tel parcours. Le comportement des joueurs a aussi changé en dehors du terrain. Contrairement aux Anglais, qui ont surtout fait les unes des tabloïds pour leurs frasques extra-sportives, les Gallois ont su se montrer sages. "Pour l'instant, nous n'avons pas eu l'occasion de faire une grosse soirée", glisse le pilier Gethin Jenkins. "Mais ça ne veut pas dire que nous ne passons pas du bon temps."

Un sélectionneur pourtant très critiqué

Très critiqué par les ex-internationaux, dont Phil Bennett et Gwyn Jones, après une piètre quatrième place au dernier tournoi des Six Nations, le sélectionneur néo-zélandais du XV gallois Warren Gatland a décidé de rajeunir ses troupes. Inévitablement, ce changement s’est traduit par des passations de pouvoir, même si le XV du Poireau avait montré de belles choses dans les années 2000, durant lesquelles il avait notamment remporté deux Grands Chelems dans le tournoi des Six Nations, en 2005 et en 2008.

Mais malgré ces deux couronnes cependant, les Gallois de l'ancienne génération s'étaient montrés incapables de sortir de la phase de poules du Mondial 2007 – enregistrant notamment une défaite contre les Fidji 38-34.

Aujourd'hui en revanche, grâce à la classe biberon du rugby gallois, c’est toute une nation qui rêve d’une qualification en finale de la compétition. Pour la demi-finale contre la France, le Millenium Stadium de Cardiff (75 000 places), où sera installé un écran géant, affiche d'ailleurs déjà complet. "Une victoire pourrait donner du baume au cœur à un pays qui peine à surmonter la crise", a récemment déclaré Dennis Gethin, président de la fédération galloise de rugby.

Quant à Sam Warbuton, il sait que les attentes du public sont énormes, mais il préfère ne pas y penser. Il se concentre sur son prochain match face à la France : une équipe qui, selon lui, "surprend lorsqu’elle ne joue pas bien". En attendant, la chanson non officielle des supporters gallois, "Sam Our Captain", est déjà un tube sur la Toile. Il n’y fait pas de doute que "Sam ramènera la coupe à la maison" (Vidéo ci-contre). À condition tout de même de passer l’obstacle français...