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L'opposant Walid al-Bounni libéré sous caution

L'opposant Walid al-Bounni a été libéré sous caution. Détenu depuis trois mois, il est l'un des signataires de la "Déclaration de Damas" de 2005. Par ailleurs, une manifestation de soutien au régime a rassemblé des milliers de personnes à Damas.

AFP - Des milliers de personnes se sont rassemblées mercredi dans le centre de la capitale Damas en soutien au régime du président syrien Bachar al-Assad, confronté depuis près de sept mois à une contestation populaire.

Dans le même temps, les autorités syriennes ont accepté de libérer sous caution Walid al-Bounni, un des principaux opposants détenu depuis plus de trois mois, a annoncé son avocat Michel Chammas à l'AFP.

Les partisans de M. Assad ont appelé sur leur page Facebook "Ma patrie, la Syrie" à un "rassemblement pour renforcer l'unité et la solidarité avec les familles des martyrs et pour remercier la Russie et la Chine pour leur position face au complot" contre la Syrie.

Moscou et Pékin -membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU- ont opposé le 4 octobre leur veto à un projet de résolution des pays occidentaux menaçant le régime syrien de "mesures ciblées" pour qu'il cesse la répression sanglante des manifestations.

Depuis le début de la contestation à la mi-mars, le pouvoir a maintes fois mobilisé à Damas une foule de personnes pour afficher la popularité de M. Assad. Jusqu'à présent présent la capitale syrienne a été épargnée par les importantes manifestations anti-régime.

Le rassemblement pro-Assad a eu lieu sur la place des Sept Fontaines dans le centre de la capitale.

"L'armée et le peuple avec toi, Bachar al-Assad" ou "la Syrie notre pays et Assad notre président", proclamaient des affiches placardées sur la place, à côté d'un portrait géant du président.

"Je suis venu de Homs pour dire que j'aime mon président. Des centaines de milliers de Syriens sont descendus dans la rue pour affirmer qu'ils sont conscients du complot qui se trame contre lui", a affirmé à l'AFP Khaldoun Qassab, 35 ans.

L'appel au rassemblement vise également à "dénoncer" le Conseil national syrien (CNS), une instance regroupant la majorité des courants de l'opposition lancée officiellement début octobre et saluée mercredi par l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, comme un "pas important".

"Il est dans l'intérêt de la Syrie que le gouvernement parvienne à s'asseoir et à s'entendre avec ce Conseil sur la nature d'une nouvelle Constitution qui préserverait l'équilibre de la nation syrienne", a-t-il dit.

Parallèlement aux manifestations pro-Assad, les opérations militaires lancées par le régime pour étouffer la contestation étaient en cours à Douma, une banlieue de Damas, où des explosions ont retenti, alors que 23 personnes ont été arrêtées à Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'OSDH a également fait état de tirs nourris et d'explosions à Homs (centre), où l'armée a dressé des barrages et empêchait l'entrée de véhicules.

Selon l'ONU, la répression a fait plus de 2.900 morts en Syrie depuis le 15 mars. Le régime refuse de reconnaître l'ampleur de la contestation et accuse des "bandes terroristes armées" d'être à l'origine des troubles.

Par ailleurs, la cour d'appel de la région de Damas a décidé de libérer l'opposant Walid al-Bounni en échange d'une caution fixée à 1.150 lires syriennes (23 dollars), a affirmé Me Chammas.

"Il sera ensuite jugé pour incitation à des manifestations (anti-régime) et à la division confessionnelle", a-t-il ajouté.

Médecin de formation de 47 ans, M. Bounni, arrêté et condamné à de nombreuses reprises, avait été l'un des animateurs du "printemps de Damas", période de débats et d'espoir de libéralisation qui a suivi l'arrivée au pouvoir en 2000 de M. Assad qui a succédé à son père décédé.

En 2005, il avait été l'un des signataires de la "Déclaration de Damas" où les opposants réclamaient un "changement démocratique radical".