Le président américain, qui a agité le spectre d'une contagion de la crise en Europe, a appelé le Congrès à adopter son plan de 447 milliards de dollars visant à favoriser l'emploi. Il entend créer 1,9 million de postes.
AFP - La crise en Europe pourrait avoir un impact "très réel" sur les Etats-Unis, a averti jeudi le président américain Barack Obama, estimant qu'il est d'autant plus urgent que le Congrès adopte son plan de 447 milliards de dollars pour l'emploi.
"Notre économie a bien besoin d'un électrochoc immédiat. Les problèmes que l'Europe traverse aujourd'hui pourraient avoir un effet très réel sur notre économie, au moment où elle est déjà fragilisée", a déclaré M. Obama lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.
"Ce plan pour l'emploi nous aidera à nous prémunir contre un nouveau repli de l'activité si la situation en Europe devait s'aggraver", a expliqué M. Obama.
"Il soutiendra la croissance économique, il remettra les gens au travail, a ajouté le président, alors que le Sénat doit se prononcer la semaine prochaine sur ce projet, déjà qualifié de "mort" par l'opposition républicaine.
"Si nous n'agissons pas, c'est le contraire qui arrivera: il y aura moins d'emplois, moins de croissance", a averti le président, alors que même au sein de son parti démocrate des sénateurs hésitent à voter en faveur du plan pour l'emploi.
"J'espère que tous les sénateurs réfléchiront bien à l'enjeu lorsqu'ils voteront la semaine prochaine", a-t-il lancé, qualifiant son plan "d'assurance contre un retour de la récession".
M. Obama, dont la réélection en novembre 2012 dépendra largement des décisions prises aujourd'hui en matière économique, a reconnu que l'activité était actuellement en berne aux Etats-Unis.
"Il ne fait pas de doute que l'économie est plus faible qu'au début de l'année", a-t-il dit, reconnaissant que les manifestations à New York depuis la mi-septembre contre Wall Street étaient le symptôme du "mécontentement que ressentent les Américains".
Présenté début septembre, le plan emploi de M. Obama prévoit des investissements dans les infrastructures et des réductions d'impôts pour la classe moyenne et les PME. Le président assure que ces mesures permettront de créer 1,9 million d'emplois et de faire baisser le taux officiel de chômage de 9,1 à 8,1%.
Les républicains se sont élevés contre certains aspects du plan, mais aussi son financement, pour moitié assuré par une hausse de la fiscalité visant les contribuables les plus aisés et la suppression de niches fiscales.
Depuis qu'il a présenté son plan, M. Obama a parcouru les Etats-Unis de long en large pour en vanter les mérites, en privilégiant les Etats importants dans le contexte de la présidentielle.
Selon de hauts responsables de la Maison Blanche, M. Obama va continuer à exiger du Congrès qu'il adopte le plan jusqu'à la fin de l'année. Si les républicains continuent à renâcler, ils seront vulnérables à des attaques sur leur volonté de sortir l'économie américaine de la mauvaise passe actuelle.
La détermination de l'opposition républicaine, majoritaire à la Chambre des représentants, rend peu probable la perspective d'une adoption de l'ensemble des mesures.
"Le président continue de dire +adoptez mon projet de loi dans sa totalité+ et comme j'ai dit dès le début, la méthode du tout ou rien est inacceptable", a affirmé lundi le numéro deux républicain de la Chambre, Eric Cantor. Interrogé pour savoir si, selon lui, le plan de M. Obama était "mort", il a répondu: "oui".