Avec l'appui des avions de l'Otan, les combattants du Conseil national de transition continuent leur avancée dans la ville de Syrte. "Dans deux jours, si Dieu veut, Syrte sera libérée", a déclaré un commandant militaire du CNT.
REUTERS - Les forces du nouveau régime libyen contrôlent plus de la moitié de la ville de Syrte et espèrent venir à bout d'ici deux jours de la résistance des partisans de Mouammar Kadhafi, a déclaré un commandant militaire du Conseil national de transition (CNT).
"Plus de la moitié de la ville est aux mains des rebelles", a dit Adel Al Hasi mercredi à Reuters. "Dans deux jours, si Dieu veut, Syrte sera libérée."
Les commandants des troupes du CNT ont parlé mardi d'un assaut final pour prendre la ville natale du "guide" déchu. Avec l'appui des avions de l'Otan, les combattants du CNT ont pilonné des positions tenues par les partisans de Kadhafi à l'intérieur de cette ville côtière de 75.000 habitants.
Mercredi, les tirs d'artillerie et de roquettes venant des positions des pro-Kadhafi se sont calmés, ce qui a permis aux combattants révolutionnaires de progresser vers le centre-ville.
Près du centre, on pouvait entendre les explosions des obus de mortier tombant non loin des positions des hommes du CNT, ainsi que des tirs d'armes automatiques.
Des combats rapprochés ont permis aux forces anti-Kadhafi d'atteindre le quartier des administrations, avec ses hôtels, ses villas et ses centres de conférence où l'ancien numéro un se plaisait à recevoir ses hôtes étrangers.
Des combattants du CNT se sont installés dans un hôtel de luxe en bord de mer, d'où ils peuvent tirer sur les positions ennemies trois cents mètres plus loin.
Mortiers et snipers
"Nous ne tenons pas encore le centre de la ville, il y a toujours des combats de rue. Ils ont des mortiers - pas beaucoup - et il y a encore des snipers", dit le colonel Ahmed Al Obeïdi.
Les organisations humanitaires internationales craignent une catastrophe humanitaire à Syrte où les blessés ne peuvent pas être soignés correctement dans les hôpitaux qui manquent de tout. Les vivres et l'eau potable sont de plus en plus rares.
Des habitants de Syrte ont accusé les avions de l'Otan de bombarder des quartiers résidentiels mais à Bruxelles un porte-parole de l'Alliance, Roland Lavoie, a affirmé qu'aucun raid n'avait été lancé depuis le week-end.
Les avions qui survolent la ville ne mènent pas d'attaques mais des missions de reconnaissance, a-t-il dit.
A l'ouest de Syrte, une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) attend une accalmie dans les combats et un accord entre les belligérants pour faire entrer deux camions de ravitaillement dans la ville.
Sur une crête toute proche, deux blindés du CNT tiraient sur les positions des soldats de Kadhafi, sans s'attirer de riposte.
Contrairement à ce qui s'est passé les jours précédents, aucun véhicule civil ne sortait de la ville.
Le CNT dit prendre son temps afin de ne pas frapper des victimes innocentes mais des habitants de Syrte accusent pourtant les soldats anti-Kadhafi de bombarder des quartiers
d'habitation.