Relégué sur le banc après une prestation moyenne contre le Japon, Imanol Harinordoquy (photo) sera à nouveau titularisé en quarts de finale face à l'Angleterre, samedi. Marc Lièvremont attend du Biarrot qu'il montre ses qualités de meneur d'hommes.
AFP - Après avoir été relégué sur le banc des remplaçants, le 3e ligne Imanol Harinordoquy retrouve une place de titulaire avec le XV de France et devra mettre son expérience et sa détermination au profit d'un groupe fragilisé pour affronter l'Angleterre samedi en quart de finale du Mondial-2011.
Après la déroute (19-14) face aux îles Tonga samedi à Wellington, l'entraîneur français Marc Lièvremont avait bruyamment regretté l'absence de leaders dans son équipe pour épauler le capitaine Thierry Dusautoir.
Entré en cours de jeu, Harinordoquy (31 ans, 73 sélections), remplaçant depuis le deuxième match contre le Canada, n'a pas démérité dans le marasme ambiant. "Après une mauvaise prestation contre le Japon, j'ai été remplaçant et forcément très frustré. Sur le dernier match, j'ai pris mon rôle très à coeur, il fallait que j'apporte quelque chose à cette équipe", a-t-il expliqué mardi.
Ce changement d'attitude manifeste a été apprécié par Marc Lièvremont, qui avait accusé le Biarrot, après l'entrée dans le Mondial difficile contre le Japon, d'avoir "joué en dilettante, comme peuvent le faire parfois les joueurs talentueux."
"Imanol a accepté son sort de remplaçant avec un très bon état d'esprit et il a fait deux rentrées satisfaisantes lors des deux derniers matches. On voit bien la fragilité de l'effectif et son expérience doit nous permettre d'aller de l'avant, surtout sur un match à fort enjeu et face à un adversaire qu'il connaît bien", a expliqué Lièvremont.
"Montrer un autre visage"
Au-delà de ses précieuses qualités en touche et ballon en main, le Biarrot, qui dispute sa troisième Coupe du Monde, est avant tout attendu sur ses qualités de meneur d'hommes au sein d'un groupe particulièrement absent face aux Tonga et qui devra prouver samedi face au XV de la Rose que la saine explication ayant suivi la défaite de Wellington a bel et bien porté ses fruits.
"Chacun s'est regardé un peu dans la glace, a balayé devant sa porte. On était tous d'accord pour dire que jusqu'à présent, on a joué à cinquante pour cent de ce qu'on est capables de faire, pour maintes raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas parce qu'on a assez parlé du passé. Il faut montrer un autre visage, sortir du terrain samedi la tête haute", a expliqué Harinordoquy.
"Chacun doit amener ce qu'il est. On est plus tous ou moins capitaines dans nos clubs. Il y a pas mal de personnalités et de leaders dans cette équipe et on n'a peut-être pas été nous-mêmes jusqu'à présent. Or, ce qui fait la force d'une équipe, ce sont les différences d'opinions, de caractère. Chacun doit apporter sa pierre à l'édifice", a poursuivi celui qui s'était interrogé à vive voix, avant le début de la compétition, sur la stratégie de rotation permanente de Marc Lièvremont.
Face au XV de la Rose, la motivation est toute trouvée. "J'ai joué une demi-finale de Coupe du Monde contre l'Angleterre en 2003, ils m'ont encore battu en demie en 2007. L'histoire se répète et je commence un peu à en avoir marre. Heureusement que ce n'est qu'un quart de finale, sinon ça m'aurait inquiété !"