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Interpol demande l'arrestation de Saadi Kadhafi, le Niger refuse son extradition

À la demande des nouvelles autorités libyennes, Interpol a émis une "notice rouge" à l'encontre de Saadi Kadhafi. Mais le Niger, qui accueille actuellement le fils du dirigeant libyen en fuite, refuse toujours son extradition.

AFP - Le Premier ministre du Niger, Brigi Rafini, a réitéré jeudi à Saint-Brieuc le refus de son pays d'extrader Saadi Kadhafi en Libye, après la requête d'Interpol de procéder à l'arrestation du fils du colonel à la demande des nouvelles autorités libyennes.

"Saadi Kadhafi est en sûreté, en sécurité à Niamey, dans les mains de l'Etat du Niger", et il n'est "pas question" de l'extrader "en Libye pour l'instant", a déclaré M. Rafini dans un entretien à l'AFP à Saint-Brieuc, où il se trouvait pour une réunion consacrée à la coopération décentralisée.

Pour l'extrader en Libye, il faut un accord avec ce pays, et "il faut être sûr qu'il aura droit à une défense équitable" et à "un traitement équitable", a expliqué le Premier ministre.

"Est-ce que ces conditions sont rassemblées aujourd'hui? Non", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Saadi Kadhafi et les autres responsables libyens qui ont fui au Niger "ne sont pas à notre connaissance poursuivis par la Cour pénale internationale", a-t-il souligné.

"S'il s'avère qu'ils font l'objet de poursuites par les instances internationales reconnues comme telle, (le Niger) les tiendra à disposition sans problème", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a indiqué que Saadi Kadhafi était "sous surveillance rapprochée", qu'il devait "rester à Niamey", et "sous la responsabilité" de l'Etat du Niger.

"Il y aura un jour où les (nouvelles) autorités libyennes auront besoin de l'ensemble des ressortissants libyens", il y aura peut-être "un élan de réconciliation" dans ce pays, a-t-il par ailleurs souligné.

"Mettre en place des organes de transition pour aller vers l'implantation d'une société démocratique en Libye, voilà quelle doit être la préoccupation de la communauté internationale. Le reste est plus facile à organiser, on a tout le temps...", a-t-il déclaré.

M. Rafini a rappelé que le Niger sollicitait de la communauté internationale et de la France en particulier des moyens de surveillance aérienne (hélicoptères, avions) pour pouvoir mieux contrôler son territoire et déceler d'éventuels groupes armés arrivant de Libye.

"Qu'on ne se méprenne pas, nous ne demandons pas de base militaire étrangère, nous n'avons pas besoin d'héberger de personnels d'autres pays, il nous manque seulement des moyens d'action", a-t-il souligné.

L'organisation policière internationale Interpol a annoncé jeudi avoir émis une "notice rouge" pour demander à ses 188 pays membres l'arrestation de Saadi Kadhafi, l'un des fils de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, "à la demande des autorités libyennes".