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Tristane Banon, au cours d'un rassemblement qui se tenait à Paris pour la soutenir, a dit "espérer" voir Dominique Strauss-Kahn jugé par une cour d'assises. La jeune femme accuse l'ancien patron du FMI de tentative de viol.

AFP - Tristane Banon a dit "espérer" samedi que Dominique Strauss-Kahn sera jugé un jour par une cour d'assises, au lendemain de la décision de la justice de confronter l'ex-patron du FMI à la jeune femme, qui l'accuse de tentative de viol il y a huit ans.

Une centaine de personnes étaient venues soutenir Tristane Banon lors d'un rassemblement place du Châtelet à Paris, tout près du Palais de justice, organisé à l'initiative de la romancière de 32 ans et d'associations féministes. L'accusatrice de DSK est arrivée sous les applaudissements des manifestants.

"Je suis assez heureuse de voir que la justice suit son cours. Ils ont décidé jusqu'à présent de traiter Monsieur Dominique Strauss-Kahn comme un justiciable comme un autre (...) J'espère que tout ça finira devant une Cour d'assises", a-t-elle déclaré, très émue, devant des dizaines de journalistes.

Ce rassemblement s'est tenu au lendemain de la décision du parquet de Paris de confronter Dominique Strauss-Kahn à Tristane Banon, qui l'accuse d'avoir tenté de la violer dans un appartement parisien en février 2003, ce que l'ex-patron du FMI qualifie de "scène imaginaire". Il a concédé devant les policiers lui avoir fait uniquement "des avances".

"Evidemment j'ai peur. Evidemment je ne vais pas dormir la veille", a répondu Tristane Banon à la presse qui l'interrogeait sur la perspective de cette confrontation. Elle s'est déclarée toutefois "convaincue que la justice fera son travail".

Sa mère, Anne Mansouret, était présente à la manifestation. "J'espère que ma fille ne se laissera pas impressionner, qu'elle fera face" à Dominique Strauss-Kahn, a déclaré la vice-présidente PS du Conseil régional de Haute-Normandie.

DSK "n'en mènera pas large", a-t-elle lancé.

Le président du comité de soutien à Nafissatou Diallo en France, Claude Ribbe, a lu un message qu'il a dit envoyé par la femme de chambre du Sofitel de New-York.

"Nafissatou Diallo est en ce moment, par le coeur ici, aux côtés de Tristane Banon (...), aux côtés de toutes les femmes de France qui réclament justice", a-t-il fait savoir.

"Elle me charge de vous dire qu'elle a dit la vérité", a-t-il poursuivi, sous les acclamations des manifestants, en allusion aux accusations de viol portées depuis le 14 mai par Mme Diallo contre l'ex-favori socialiste à la présidentielle.

Au terme de trois mois d'un feuilleton politico-judiciaire aux Etats-Unis et en France, la justice américaine a abandonné le 23 août les poursuites pénales contre DSK, jugeant Mme Diallo insuffisamment crédible. Mais M. Strauss-Kahn reste sous le coup d'une procédure civile, Nafissatou Diallo lui réclamant des dommages et intérêts.

La communiste Marie-Georges Buffet, l'écrivaine Christine Angot et des représentantes de plusieurs associations féministes étaient présentes place du Châtelet.

Olivia Cattan, présidente de Paroles de femmes, a réclamé que la durée de prescription pour les agressions sexuelles soit portée de trois à dix ans.

Tristane Banon a rompu son silence le 19 septembre sur Canal+, 24 heures après la confession de DSK au journal de TF1.

"Je n'avais rien à gagner. Ni une notoriété (que) je ne souhaite à personne, ni de l'argent", a dit la jeune femme, avant d'annoncer que si elle gagnait de l'argent, elle le donnerait "à des associations". Elle a dit souhaiter "que les choses changent et qu'il n'y ait pas d'autres Tristane Banon, car ce n'est pas drôle aujourd'hui d'être Tristane Banon".