![Malgré les promesses d'action du G20, les marchés restent fébriles Malgré les promesses d'action du G20, les marchés restent fébriles](/data/posts/2022/07/16/1657983806_Malgre-les-promesses-d-action-du-G20-les-marches-restent-febriles.jpg)
En dépit des promesses du G20 "d'apporter une réponse forte" à la crise de la dette, les marchés européens restaient fébriles ce vendredi. Les bourses asiatiques ont pour la deuxième journée consécutive ouvert en forte baisse.
AFP - L'appel des pays du G20 à "apporter une réponse forte" à la crise de la dette a peiné à convaincre les marchés européens qui restaient nerveux vendredi, au lendemain d'une journée noire, face aux sombres perspectives de l'économie mondiale.
Les ministres des Finances et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents du G20 se sont engagés à "apporter une réponse internationale forte et coordonnée" à la crise, selon une déclaration commune publiée à l'issue d'un dîner de travail vendredi à Washington.
Les grands argentiers de la planète ont promis de faire en sorte que les "banques disposent d'un capital adéquat", après la dégringolade ces derniers jours des valeurs bancaires européennes, minées par les craintes liées à la crise de la dette dans la zone euro.
Les Banques centrales, qui jouent depuis plusieurs semaines un rôle décisif dans la crise, se sont engagées à continuer "à soutenir la reprise".
Le G20 est allé plus loin, en annonçant, en vue du sommet de Cannes (sud-est de la France) les 3 et 4 novembre, un "plan d'action collectif ambitieux".
Mais les investisseurs restaient sceptiques.
"Rien de très nouveau donc. Les véritables décisions sont renvoyées au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui se tiendra à Cannes", ont commenté ainsi les analystes d'Aurel BGC.
"Les ministres des Finances du G20 ont raté une occasion en or de rassurer les marchés", a estimé Manoj Ladwa, analyste chez ETX Capital.
Cette prise de position du G20, qui n'était pas prévue, visait à ramener le calme sur les marchés, déprimés par l'accumulation de mauvaises nouvelles sur le plan macro-économique et les divergences affichées entre les dirigeants de la planète sur les priorités à suivre pour ramener la croissance.
Après un jeudi noir, les places financières européennes ont ouvert en hausse vendredi: Londres a gagné 1,08%, Paris 1,43%, Madrid 1,51% et Milan 1,70%. En milieu de matinée toutefois, elles hésitaient sur la direction à prendre.
Les Bourses asiatiques, en l'absence de Tokyo, fermée ce vendredi, ont pour leur part terminé dans le rouge, à l'instar de Wall Street la veille.
Très attaquées durant la semaine, les valeurs bancaires ont légèrement rebondi vendredi.
Le ministre français des Finances François Baroin a fait la tournée des grandes banques et fonds américains à New York, de plus en plus réticents à prêter aux banques de la zone euro, pour les rassurer sur leur solvabilité.
En dépit du volontarisme affiché par le G20, la situation reste cependant "très, très préoccupante", a prévenu Jean-Pierre Jouyet, le président de l'Autorité des marchés financiers, le gendarme boursier français.
"Nous devons prendre des mesures urgentes au niveau international", a-t-il lancé, en espérant que "les Européens, les Américains et le Fonds monétaire international (FMI) vont au moins arriver à émettre un diagnostic partagé".
Le temps presse, car le risque d'une contagion de la crise de la dette à l'économie réelle s'est renforcé vendredi.
Le PDG d'Airbus Thomas Enders s'est dit "inquiet de voir qu'à nouveau l'accès au crédit pourrait se raréfier" pour ses clients, en particulier les "financements de long terme émis en dollars par certaines banques européennes".
L'avionneur européen s'est dit prêt à aider ses clients, comme il l'avait fait en 2008-2009, s'ils venaient à connaître des difficultés pour financer leurs achats d'avions.
L'activité du secteur privé a reculé en septembre dans la zone euro pour la première fois depuis plus de deux ans, selon l'indice PMI des directeurs d'achats publié jeudi.
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a revu vendredi à la baisse ses prévisions de croissance du commerce pour 2011, s'attendant à une progression des échanges mondiaux de 5,8% contre 6,5% prévus jusqu'à présent.
Et l'assureur français Groupama se voit contraint de lancer un vaste plan de réduction des coûts avec l'objectif d'économiser 300 millions d'euros d'ici à 2013, a révélé vendredi le quotidien économique français Les Echos.
Ce faisant, il espère échapper à une dégradation de sa note par Standard & Poor's qui s'est inquiétée de son exposition à la dette grecque et portugaise.
Sa concurrente, l'agence Moody's, a frappé à nouveau vendredi, dégradant d'un cran la note de la Slovénie. Elle a invoqué le "risque grandissant" que le gouvernement de ce pays de la zone euro doive intervenir pour soutenir son système bancaire.
Moody's a infligé un traitement encore plus sévère à Madère, en abaissant de deux crans la note de sa dette. L'agence a fustigé "une mauvaise gouvernance" après la révélation de dettes non déclarées de 1,6 milliard d'euros qui risquent de compliquer les objectifs budgétaires du Portugal.
Elle a aussi abaissé encore de deux crans les notes de solvabilité des principales banques grecques, qui risquent de faire face à une montée des impayés dans un contexte de récession et de chômage.
L'euro qui avait atteint jeudi son plus bas niveau depuis janvier dernier, a légèrement rebondi vendredi, à 1,3534 dollar.