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À la Fête de l'Huma, Royal, Aubry et Montebourg draguent Mélenchon

Trois candidats PS ont profité de la Fête de l'Humanité pour se rapprocher du chef de file du Front de Gauche. Ségolène Royal a, pour sa part, salué les propositions sur la réforme bancaire et l'interdiction des licenciements boursiers.

AFP - En lice pour la primaire du PS, Ségolène Royal, Martine Aubry et Arnaud Montebourg ont testé samedi leur cote d'amour et leur crédibilité auprès du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, un possible allié de second tour à la présidentielle, samedi à la Fête de L'Humanité.

Occupant résolument le couloir gauche dans la course à l'investiture, proche des idées de M. Mélenchon, Arnaud Montebourg a sans doute le mieux réussi ce petit exercice, auquel ne se sont pas livrés François Hollande ni Manuel Valls, sans parler du radical Jean-Michel Baylet.

"C'est une grave et lourde erreur de croire que l'on peut parler au pays sans s'adresser au Front de gauche", a tempêté M. Mélenchon, en visant particulièrement François Hollande.

Les trois candidats ne se sont pas croisés à La Courneuve, moins de deux jours après leur débat télévisé. Ils ont été accueillis tour à tour par le candidat du FG, qui refuse de se "mêler" des affaires de son ancien parti. Sa bonne entente avec M. Montebourg était cependant patente.

De bon matin, toute de rouge vêtue, Ségolène Royal s'est la première lancée dans les allées du Parc de la Courneuve encore peu fréquentées.

Sous quelques "dehors la droite", l'ex-candidate PS en 2007 a proposé à M. Mélenchon deux projets de loi qui formaliseraient leurs "convergences": contre les licenciements boursiers et pour une réforme bancaire.

"Elle commence à parler notre langue!", s'est réjoui M. Mélenchon, qui avait quitté le PS en novembre 2008 quand la motion de Mme Royal avait coiffé les autres avant le Congrès de Reims.

A l'heure du déjeuner, la foule afflue. Stoïque, souriante et détendue, Martine Aubry écoute la mise en demeure -chaudement applaudie- du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent: "Soyez de gauche. Libérons-nous ensemble des années 80 et du poison libéral". Ces années 80 où le PCF avait gouverné avec Mitterrand, avant de dénoncer la conversion des socialistes à l'Europe libérale.

"Il a posé la vraie question: il faut battre Nicolas Sarkozy, mais pour quoi faire?", tempère Mme Aubry, qui glisse plus tard: "Moi, je ne propose que des choses que je peux faire". Elle assume ses différences, par exemple sur la nationalisation des banques que propose le Front de gauche, préférant "la séparation des banques de dépôt et d'investissement.

Des ministres communistes dans un gouvernement de gauche en 2012, comme lui demande un militant? "Cette question se pose au PCF. Je ne décide pas à la place des autres".

Dans les allées de la Courneuve, l'ambiance s'échauffe quand elle se rend sur le stand du Front de gauche pour une rapide photo avec M. Mélenchon. "La retraite à 60 ans! Va avec le MoDem à Lille! Ce n'est pas cela la Fête de l'Humanité!", lancent des militants à Martine Aubry, dont le service d'ordre est bousculé par la cohue.

"Je trouve que l'ambiance est belle et c'est un bon accueil", assure le maire de Lille. Les perturbateurs? "Quarante gauchistes. J'en connais certains", assure son bras droit, François Lamy.

"Arnaud avec nous!". Le climat se réchauffe à l'arrivée de M. Montebourg. Accueilli chaleureusement par M. Mélenchon, avec qui il avait fait campagne contre le traité européen en 2005, le député de Saône-et-Loire drague ouvertement l'électorat du FG: "Je me bats à l'intérieur. Jean-Luc se bat à l'extérieur. Il y a des éléments du Front de gauche qui devraient être dans le projet du PS".

En soirée, il était le seul à participer à un débat sur un thème qui fédère ses partisans et l'"autre gauche": la démondialisation.