
Pyongyang, qui s'apprête à effectuer un tir de test de son missile longue portée Taepodon-2, a affirmé que l'opération s'inscrirait dans le cadre d'un programme spatial et ne serait pas un acte de provocation militaire.
AFP - La Corée du Nord entend poursuivre son projet de tests de missiles, mais un éventuel tir entrera dans le cadre d'un programme spatial et ne sera pas un acte de provocation militaire, a annoncé l'agence officielle nord-coréenne KCNA lundi.
Cette annonce intervient le jour où le régime communiste célèbre le 67e anniversaire de son leader Kim Jong-il, avec de nombreux défilés et festivités.
Des responsables américains et sud-coréens ont affirmé que Pyongyang se préparait à effectuer un tir d'essai de son missile longue portée Taepodon-2, Washington avertissant qu'un tel tir serait une "provocation".
KCNA a accusé des "forces hostiles" de répandre des rumeurs à propos de ce tir.
"C'est un artifice vicieux, destiné à freiner non seulement la construction par la DPRK (République populaire démocratique de Corée du Nord) d'une capacité militaire pour sa défense, mais aussi les recherches scientifiques à buts pacifiques", affirme l'agence officielle nord-coréenne.
"Le progrès spatial est un droit souverain de la DPRK", ajoute l'agence.
KCNA qualifie de "malhonnête" les affirmations selon lesquelles la Corée du Nord prévoit un tel tir pour attirer l'attention. "La DPRK n'a besoin d'attirer l'attention de quiconque et souhaite que personne ne se mêle ou n'interfère dans la question coréenne", précise-t-elle.
Selon un journal sud-coréen, citant des responsables de Séoul, l'assemblage du missile a commencé et la Corée du Nord pourrait être en mesure d'effectuer un test à la fin du mois.
Les analystes estiment qu'un tir de missile aurait pour objectif de convaincre la nouvelle administration américaine de faire des négociations avec la Corée du Nord une priorité.
Prétendre qu'il s'agit d'un test dans le cadre d'un programme spatial a "plusieurs buts: éviter un conflit avec la nouvelle administration américaine, améliorer sa technologie dans le secteur des missiles et renforcer l'unité nationale", selon Baek Seung-joo, de l'Institut coréen d'analyses sur la Défense.
La Corée du Nord avait déjà évoqué son prétendu programme spatial lors du lancement en 1998 d'un missile Taepodong-1, comme une tentative de placer un satellite en orbite.
Malgré ses proclamations d'un "droit" à l'exploration spatiale, la Corée du Nord ne dispose "d'aucun programme spatial", a ajouté à l'AFP M. Baek.