La cour d'appel a confirmé la relaxe mercredi de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. Il était poursuivi pour "complicité de dénonciation calomnieuse" et risquait 15 mois de prison avec sursis.
AFP - L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, relaxé mercredi par la cour d'appel de Paris dans l'affaire Clearstream, a "salué l'indépendance de notre justice" face "aux pressions politiques".
"Je veux saluer l'indépendance de notre justice qui a su résister aux pressions politiques", a déclaré à la sortie de la salle d'audience M. de Villepin.
"Je veux croire que cette décision contribuera à rendre notre vieux pays moins vulnérable à la rumeur et à la calomnie (...) Rappelons-nous que cette affaire a été initiée en 2005/2006 à la veille de l'élection présidentielle de 2007. Comme j'aimerais que cela puisse servir de leçon pour la présidentielle de 2012", a ajouté l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac et rival de Nicolas Sarkozy.
La cour d'appel de Paris a confirmé la relaxe de M. de Villepin, qui était poursuivi pour "complicité de dénonciation calomnieuse" dans l'affaire Clearstream.
L'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin a été condamné en appel à 3 ans de prison, dont 6 mois ferme et le mathématicien Imad Lahoud a été condamné à trois ans de prison dont 18 mois ferme. Les deux hommes ont été en outre condamnés à 40.000 euros d'amende chacun.
"S'il n'avait pas été Premier ministre et l'opposant d'autres personnages politiques, cette affaire n'aurait jamais eu lieu", a réagi Me Olivier Metzner, un des avocats de Dominique de Villepin.
"Il n'exitait pas la moindre charge contre Dominique de Villepin" dans cette affaire", a-t-il dit en dénonçant "l'acharnement judiciaire" contre le fondateur du parti République solidaire.
"La vérité l'a emporté aujourd'hui et je voudrais que cela serve pour l'avenir", a ajouté Me Metzner en allusion au scandale déclenché dimanche par Robert Bourgi.
Cet avocat franco-libanais, homme de l'ombre de la Françafrique et conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, accuse M. de Villepin d'avoir perçu avec Jacques Chirac des fonds occultes, évalués à 20 millions de dollars, de chefs d'Etat africains entre 1997 et 2005.
"On a le sentiment aujourd'hui de revivre une seconde affaire Clearstream", a estimé l'avocat.
"C'est une immense satisfaction", a commenté Me Olivier D'Antin, autre avocat de M. de Villepin. "Cette décision de relaxe était la seule décision juste."
"Je constate la force avec laquelle les rumeurs se sont imposées dans une sorte d'urgence médiatique", a déclaré Me D'Antin en espérant que la décision "serve de leçon pour inviter tous ceux qui prennent pour argent comptant ce qui est dit dans les médias à la réflexion, le recul" par rapport aux accusations lancées par M. Bourgi.
Il a confirmé que son client allait "évidemment agir en diffamation" contre M. Bourgi.
"Dans le cadre de ce procès en diffamation, je ne doute pas que les calomniateurs soient reconnus comme tels et donc condamnés", a-t-il dit.