Khartoum et le nouvel État du Soudan du Sud sont parvenus à un accord jeudi en vue de retirer d'ici un mois leurs troupes de la région disputée d'Abyei. Cet accord pourrait permettre d'apaiser les tensions entre les deux pays.
AFP - Les gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud ont conclu un nouvel accord jeudi portant sur le retrait de leurs troupes de la région disputée d'Abyei, a-t-on appris auprès d'un responsable de l'ONU.
L'accord a été conclu au cours de discussions à Addis Abeba grâce à la médiation d'un groupe spécial de l'Union africaine (UA), menées par le médiateur de l'UA pour le Soudan, le Sud-Africain Thabo Mbeki, a précisé Edmond Mulet, sous-secrétaire général pour les opérations de maintien de la paix.
it"Ils sont tombés d'accord sur le fait qu'entre le 11 et le 30 septembre, il y aurait un redéploiement ou un retrait des troupes" du Soudan et du Soudan du Sud d'Abyei, a ajouté M. Mulet, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité sur le Soudan.
"La FISNUA (forces de l'ONU à Abyei) est déjà opérationnelle, nous avons déployé plus de 1.700 soldats sur le terrain", a encore indiqué M. Mulet.
Le Soudan avait jusque-là réclamé la mise en place d'une administration dans l'enclave pour se retirer, mais a désormais accepté de retirer ses troupes, a poursuivi M. Mulet.
Les forces du gouvernement de Khartoum ont pris le contrôle d'Abyei le 21 mai et plus de 100.000 personnes ont depuis fui vers le Soudan du Sud. Les autorités du Soudan et du Soudan du Sud, indépendant depuis le 9 juillet, avaient déjà conclu un accord le 20 juin prévoyant la démilitarisation de ce territoire.
Dans l'espoir d'apaiser les tensions, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté en juillet à l'unanimité une résolution sur l'envoi d'une force de paix éthiopienne dans le territoire d'Abyei, région située à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud et revendiquée par les deux pays.
En dépit "de quelques signes encourageants, en particulier l'accord conclu aujourd'hui (jeudi) pour le début d'un retrait (...) nous restons malgré tout profondément inquiets s'agissant du Soudan du Sud et du Soudan", a de son côté indiqué l'ambassadeur britannique à l'ONU, M. Mark Lyall Grant.
M. Lyall Grant a souligné qu'il y avait eu "plus de 600 morts" dans l'Etat de Jonglei (Soudan du Sud) lors d'affrontements entre tribus rivales au cours du mois d'août.
L'ambassadeur britannique a également fait état "d'obstacles" mis au déploiement de la FISNUA par le gouvernement de Khartoum.
"Il existe une situation humanitaire très grave dans le Kordofan-Sud et la région du Nil Bleu où l'accès humanitaire est sévèrement restreint sinon complètement interdit", a-t-il encore expliqué.
"Nous devrions avoir une approche plus stratégique à l'égard du Soudan; le Conseil de sécurité aurait besoin de passer beaucoup de temps et de se pencher en particulier sur les questions liées aux frontières où il existe une vraie menace pour la paix et la sécurité internationales", a-t-il dit.