Les deux principaux partis d'Irlande du Nord ont trouvé un accord sur la mise en place d'une police et d'une justice communes alors que la question paralysait les institutions depuis juin. Le conseil des ministres devrait reprendre dès ce jeudi.
Les leaders catholique et protestant d'Irlande du Nord ont annoncé mardi avoir mis fin à un long différend sur la création d'une police et d'une justice communes qui empêchait depuis plus de quatre mois toute réunion du conseil des ministres.
Le Premier ministre Peter Robinson, chef du Parti unioniste démocrate (DUP/protestant), et le vice-Premier ministre Martin McGuinness, membre du Sinn Fein (catholique), ont annoncé lors d'une conférence de presse commune à Belfast s'être entendus sur la mise en oeuvre d'un accord sur la police et la justice, principales pierres d'achoppement pour le gouvernement régional de la province britannique.
Londres avait fixé à mai 2008 l'échéance pour le transfert des pouvoirs de police et de justice vers Belfast. Mais le DUP et le Sinn Fein n'avaient depuis pas réussi à s'entendre sur les modalités de sa mise en oeuvre.
Ce différend empêchait toute réunion des conseils de ministres depuis juin et menaçait l'accord de paix historique du Vendredi saint, le 10 avril 1998, qui avait mis fin à trente années de "Troubles" qui ont fait environ 3.500 morts.
Le 8 mai 2007, protestants et catholiques avaient inauguré à Belfast un nouveau gouvernement partagé, avec le protestant Ian Paisley comme Premier ministre et Martin McGuinness, le numéro deux du Sinn Fein, comme vice-Premier ministre.
L'accord annoncé mardi va permettre la reprise des conseils des ministres dès ce jeudi, ont annoncé MM. McGuinness et Robinson.
L'entente reste cependant vague. Les parties s'engagent à achever le processus menant à la dévolution des pouvoirs mais aucun calendrier n'est fixé.
L'accord entérine toutefois la nomination d'un Attorney General, l'équivalent d'un ministre de la Justice, pour la première fois depuis une trentaine d'années en Irlande du Nord.
"Nous estimons que ces accords pourront permettre de gagner la confiance de la communauté", a indiqué M. Robinson. "Nous voulons tous les deux voir la dévolution des pouvoirs survenir dans un délai raisonnable", a-t-il ajouté.
Des sources proches du dossier évoquaient plusieurs mois pour la mise en oeuvre de l'accord.