
Le régime syrien a autorisé pour la première fois la Croix-Rouge internationale (CICR) à visiter la prison centrale de Damas. Le président de l'ONG (photo) a demandé à Bachar al-Assad qu'un accès aux soins soit garanti pour les blessés.
AFP - Les autorités syriennes ont pour la première fois autorisé la Croix-Rouge internationale (CICR) à accéder à la prison centrale de Damas, dans la banlieue de Adra, selon un communiqué de l'organisation publié lundi à Genève.
Les visites des délégués du CICR ont commencé le 4 septembre, a ajouté le communiqué, précisant que le président de l'organisation internationale Jakob Kellenberger avait rencontré le président syrien Bashar El-Assad dans la matinée.
Les délégués du CICR pourront d'abord visiter des prisonniers détenus sur ordre du ministère de l'intérieur, et "nous espérons bientôt pouvoir rendre visite à tous les détenus", a indiqué M. Kellenberger cité dans le communiqué.
"C'est un pas important pour nos activités humanitaires en Syrie", a-t-il dit.
Les entretiens entre le président syrien et le responsable de la Croix-Rouge internationale, ont porté sur les derniers développements de la situation en Syrie, depuis la précédente visite de M. Kellenberger en juin dernier.
Lors de cette visite, "un accord avait été conclu prévoyant un meilleur accès du CICR et du Croissant-Rouge syrien aux zones où sévissent des troubles ainsi que des négociations sur les visites du CICR aux détenus", selon un communiqué du CICR.
Le président de la Croix-Rouge a souligné lundi "qu'une des ses principales préoccupations maintenant était de s'assurer que les blessés et les malades pourraient bénéficier d'un traitement médical".
Selon l'ONU, les violences dans le pays ont fait au moins 2.200 morts depuis la mi-mars, en majorité des civils, et selon les militants, plus de 10.000 personnes ont été arrêtées.
Selon un rapport publié la semaine dernière par Amnesty International, le nombre de décès dans les prisons syriennes a augmenté de "façon alarmante" en 2011 par rapport aux années précédentes.
L'organisation a recensé "88 cas de décès de prisonniers, qui ont été arrêtés dans le cadre de la répression contre les manifestations de protestation, et ceci uniquement pour la période allant du 1er avril au 15 août". Les 88 prisonniers décédés étaient tous de sexe masculin, dont 10 enfants âgés de 13 à 18 ans.
Pour au moins 52 cas, Amnesty International déclare disposer de suffisamment d'éléments pour penser que "des actes de torture ou des mauvais traitements ont conduit ou contribué au décès".