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Conférence de Paris : les participants demandent le dégel des avoirs libyens

Les pays et organisations participant à la conférence internationale sur la Libye jeudi, à Paris, ont appelé à la levée du gel des avoirs libyens et à la poursuite des frappes de l'Otan tant qu'une menace pèsera sur le pays.

REUTERS - Une soixantaine de pays et d'organisations internationales ont prôné jeudi le dégel rapide des avoirs libyens et ont demandé aux nouvelles autorités de Tripoli d'oeuvrer à la réconciliation et au "pardon".

Quarante-deux ans jour pour jour après l'arrivée au pouvoir du colonel Mouammar Kadhafi, qui a appelé jeudi ses partisans à poursuivre le combat, la conférence internationale sur l'avenir de la Libye a décidé de maintenir la pression militaire jusqu'à ce que la menace kadhafiste ait disparu.

Fers de lance de l'opération qui a permis de mettre fin à son régime, la France et la Grande-Bretagne sont à l'origine de cette conférence pour rallier le soutien de la communauté internationale au Conseil national de transition (CNT) libyen.

"L'argent qui a été détourné par M. Kadhafi et ses proches doit revenir aux Libyens", a déclaré Nicolas Sarkozy.

Une quinzaine de milliards de dollars d'avoirs libyens ont été dégelés par les pays réunis à Paris, la France ayant pour sa part dégelé "aujourd'hui même" 1,5 milliard d'euros, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.

Mais pour achever ce dégel, il faut une nouvelle résolution du conseil de sécurité des Nations Unies qui rencontre encore des résistances, notamment de l'Afrique du Sud, qui, opposée à l'intervention militaire, a boudé la réunion de Paris.

"Il faut une résolution plus large, nous essayons de la rédiger", a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron, tandis que Nicolas Sarkozy se montrait optimiste.

"Ça progresse", a-t-il déclaré.

"Pardon"

Les pays présents dans la capitale française ont demandé aux nouvelles autorités libyennes de mener une politique de réconciliation des Libyens après la fin des combats.

"Rien ne peut se faire sans la réconciliation et le pardon", a résumé le président français.

Le président CNT, Moustapha Abdeljalil, s'y est formellement engagé en assurant qu'il allait assurer une "transition pacifique" dans le respect de "l'Etat de droit".

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a estimé que la crise humanitaire en Libye était "sévère" et nécessitait une mobilisation internationale rapide sous l'égide de l'Onu.

"Les Nations Unies sont prêtes, je compte sur le plein soutien de la communauté internationale", a-t-il dit.

Mais pour reconstruire le pays, il faut d'abord que les derniers nids de résistance kadhafistes soient neutralisés.

Les participants se sont prononcés à la demande expresse des nouvelles autorités pour la "poursuite des frappes de l'Otan tant que M. Kadhafi et ses partisans seront une menace pour la Libye", a ajouté le président français.

"M. Kadhafi doit être arrêté et les Libyens décideront librement s'il convient qu'il soit jugé en Libye ou devant les juridictions internationales. Ce n'est pas notre décision", a-t-il ajouté. "Nous sommes bien dans le cadre d'un Etat de droit (mais) il peut y avoir un fait de guerre, des éléments de cette nature", a-t-il ajouté au terme d'une conférence internationale sur l'avenir de la Libye.

La Cour pénale internationale a inculpé le colonel Kadhafi, au pouvoir en Libye ces 42 dernières années, pour crimes de guerre.