
Premier ouragan majeur de la saison en Atlantique, Irène a traversé l'archipel des Caraïbes jeudi, balayant les Bahamas, et poursuit son chemin vers la côte est des États-Unis. Il pourrait affecter Washington ou New York.
AFP - L'ouragan Irène, qui a fait au moins quatre morts dans les Caraïbes, balayait jeudi les Bahamas et menaçait de se renforcer avant de rejoindre la côte Est des Etats-Unis, poussant la Marine américaine à déplacer ses navires.
Dans l'archipel des Bahamas, les habitants effarés constataient jeudi matin la destruction causée par Irène, premier ouragan majeur de la saison en Atlantique. De puissantes bourrasques ont arraché des toits, couché des poteaux électriques et détruit des habitations.
Irène poursuivait son chemin vers des îles plus peuplées de l'archipel, provoquant des vagues dangereuses et jusqu'à 30 centimètres de précipitation, a indiqué le Centre américain des ouragans (NHC), basé à Miami.
A 11H00 locales (15H00 GMT), l'oeil du cyclone se trouvait à 115 km au nord-nord-est de Nassau, la capitale des Bahamas, et progressait à la vitesse de 20 kmh vers le nord-nord-ouest, selon le dernier bulletin du NHC.
Cette trajectoire l'emmène tout droit vers la côte Est des Etats-Unis, que l'ouragan, situé à environ 1.000 km de la Caroline du Nord, pourrait frapper samedi.
Si sa trajectoire reste encore incertaine, il n'est pas exclu qu'Irène affecte des centres urbains extrêmement denses comme Washington ou New York.
Avec des vents de 185 kmh, Irène est un ouragan de catégorie 3 sur l'échelle de Saffir-Simpson, qui en compte cinq. Mais Irène "devrait se renforcer" jeudi, selon le NHC.
Face à la menace de la tempête, la Marine américaine a entrepris d'envoyer en mer tous ses navires amarrés dans le port de Hampton Roads (Virginie).
"Nos bateaux supportent mieux les tempêtes de cette intensité quand ils naviguent", a expliqué le commandant de la IIe flotte, le vice-amiral Daniel Holloway. "Que les navires soient en mer permet aussi de les rendre disponibles en cas de besoin".
A New York, le maire Michael Bloomberg a appelé les habitants à faire preuve de bon sens. "Si vous avez une voiture et que vous vivez dans une zone près du niveau de la mer, garez-là sur une colline" et "montez vos affaires à l'étage", a-t-il dit.
Dans le pire des cas, a-t-il ajouté, quelque zones "relativement petites" de la ville de plus de 8 millions d'habitants pourraient être évacuées.
Sur le littoral de Caroline du Nord, dans les Outer Banks, une bande de sable de plus de 150 km de long, les autorités ont commencé mercredi à évacuer les vacanciers.
"Cela pourrait être un très gros ouragan, donc nous prenons ça très au sérieux", a expliqué le gouverneur de Caroline du Nord, Bev Perdue, qui a décrété jeudi l'état d'urgence.
Certains refusaient toutefois de partir, comme Affie Meekins, 55 ans, employée d'une entreprise de pêche. "On est sur le pied de guerre, mais je ne partirai pas. Je suis une coriace".
D'autres songeaient même à profiter des déferlantes qui précèdent la tempête. "Les vagues sont encore très bonnes, c'est franchement sympa", a indiqué Alex Winslow, un étudiant parti surfer jeudi matin.
Le chef de l’Agence américaine des situations d'urgence, Craig Fugate, a indiqué que les services d'urgence se préparaient à l'arrivée de l'ouragan, de la Caroline du Nord à la Nouvelle-Angleterre.
Jusqu'à présent, Irène a fait au moins quatre morts, en Haïti, en République dominicaine et dans le territoire américain de Porto Rico, où les dégâts se montent à plus de 500 millions de dollars, selon le gouverneur Luis Fortuno.