Le porte-parole de l'Alliance atlantique estime que la fin du régime de Mouammar Kadhafi est "proche". Toutefois, l'Otan compte maintenir la pression sur le régime et se tient prête à apporter son aide aux autorités de l'après-Kadhafi.
AFP - Le fin du régime de Mouammar Kadhafi "est proche", a affirmé mardi l'Otan, qui compte malgré tout poursuivre sa mission face à la menace persistante des forces loyales dirigeant libyen, qui lui-même ne constitue pas "une cible".
L'Alliance atlantique a dit aussi être prête à apporter une aide au pays dans l'après-Kadhafi, par exemple dans la formation des forces de sécurité nationales, mais toujours "sans troupes au sol".
"La fin est proche. Pour le régime de Kadhafi, il s'agit du dernier chapitre", a déclaré la porte-parole de l'Alliance atlantique, Oana Lungescu, lors d'une conférence de presse au siège de l'alliance à Bruxelles.
Les partisans de M. Kadhafi "mènent une bataille perdue", a-t-elle ajouté, assurant que les capacités militaires des forces loyales au régimes avaient été "sérieusement érodées" par cinq mois de frappes de l'Otan.
Le porte-parole militaire de l'opération de l'Otan en Libye, le colonel canadien Roland Lavoie, intervenant depuis Naples par liaison vidéo, a jugé pour sa part que la question était seulement "de savoir quand" le régime allait définitivement disparaître.
Néanmoins, "nous ne pouvons baisser notre garde" face aux forces loyalistes au colonel Kadhafi qui continuent à représenter une menace pour la population civile, a souligné la porte-parole, renvoyant en particulier au tir lundi soir d'un missile Scud depuis les environs de Syrte, bastion du régime et ville d'origine du dirigeant libyen, en direction de Misrata contrôlée par les rebelles.
"Cette mission n'est pas terminée, le mandat (de l'ONU) demeure et l'Otan reste vigilante", a prévenu la porte-parole, alors qu'une certaine confusion règne à Tripoli sur l'ampleur de l'avancée des rebelles.
Seif al-Islam, l'influent fils de Mouammar Kadhafi, donné pourtant pour capturé par la rébellion, a fait en effet une apparition dans la nuit de lundi à mardi, renforçant l'incertitude.
La porte-parole de l'Otan a minimisé la portée de l'évènement. "Une brève apparition au milieu de la nuit ne montre pas à mon avis que cette personne contrôle la capitale", a jugé Oana Lungescu. "Cela montre que les vestiges du régime sont en fuite", a-t-elle estimé.
"Il appartiendra au peuple libyen de décider de leur sort. Comme nous l'avons vu dans les Balkans (...) ils peuvent être en fuite pendant un certain temps mais ils ne peuvent se cacher" éternellement, a ajouté la porte-parole, en référence aux anciens dirigeants serbes rattrapés par la justice internationale.
Le dirigeant libyen lui-même et son entourage ne sont pas dans la mire de l'alliance. "L'Otan ne vise pas des individus. Kadhafi ne constitue pas une cible", a assuré le colonel Lavoie, qui a affirmé ne pas savoir où il se trouve.
Dans le même temps, il a prévenu que si le dirigeant libyen était dissimulé dans "un centre de commandement" des forces loyalistes au régime, un tel édifice constituerait une cible légitime pour l'Otan.
A plus long terme, l'Otan s'est dite aussi prête à maintenir, "si besoin et si on nous le demande", une forme à définir de soutien à la Libye après la chute définitive du colonel Kadhafi. La question devait être à l'ordre du jour d'une réunion des ambassadeurs des pays de l'Alliance atlantique prévue dans l'après-midi à Bruxelles sur la situation en Libye.
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a déjà évoqué dans le passé des missions de formation des forces sécurité en Libye. "L'Otan a une grande expérience dans ce domaine", a dit la porte-parole de l'Otan.