Pour la quatrième journée consécutive, des roquettes tirées depuis la bande de Gaza se sont abattus sur le sud d'Israël. Depuis samedi, les tensions entre les groupes radicaux gazaouis et l'État hébreu ne cessent de s'intensifier.
AFP - Israël réservait dimanche sa riposte aux tirs de roquettes de Gaza, qui ont fait un mort et continuaient pour la quatrième journée consécutive, et tentait d'éviter une crise diplomatique majeure avec son voisin égyptien.
"Il faut que les chefs terroristes ne puissent pas dormir tranquillement. Il ne faut exclure aucune option", a averti le vice-Premier ministre israélien Sylvan Shalom, interrogé sur l'éventualité d'une opération militaire terrestre contre Gaza.
Selon un bilan de l'armée israélienne, une vingtaine de roquettes et mortiers ont été tirés de la bande de Gaza depuis samedi minuit en direction du sud d'Israël, notamment dans les secteurs de Beersheva et Ashkelon, sans faire de victime ni de dégât majeur.
Plus de 100 projectiles se sont abattus sur le territoire israélien depuis le début de cette nouvelle flambée de violence jeudi dernier.
Une frappe aérienne israélienne a été signalée en fin de matinée au nord de la ville de Gaza, blessant grièvement un adolescent de 12 ans, selon des sources médicales palestiniennes.
Des roquettes en provenance de Gaza sont également tombées tôt dimanche en Egypte, à l'ouest du terminal frontalier de Rafah, sans faire de blessé ou de dégât, a rapporté la télévision d'Etat.
Il semble qu'elles aient atterri par erreur du côté égyptien, les combattants palestiniens ayant visé le poste-frontière israélien de Kérem Shalom, à proximité.
La confrontation armée entre les groupes radicaux palestiniens de Gaza et Israël s'était intensifiée samedi soir, avec des salves de roquettes qui ont frappé plusieurs villes du sud d'Israël, faisant un mort et 18 blessés. Un blessé est dans un état critique.
Côté palestinien, un total de 15 Gazaouis ont été tués et une cinquantaine blessés, selon les services d'urgences locaux, au cours de raids aériens contre la bande de Gaza depuis une série d'attaques anti-israéliennes jeudi dans le sud d'Israël (huit morts), tout près de la frontière avec l'Egypte.
Par ailleurs, l'armée israélienne a procédé à un vaste coup de filet contre les militants du Hamas dans le sud de la Cisjordanie occupée à la suite des tirs de roquettes sur Israël, selon des sources palestiniennes.
"Entre 100 et 120 personnes ont été arrêtées. En terme de nombre, il n'y a pas eu de coup de filet de cette ampleur depuis longtemps dans la région", a déclaré à l'AFP Samira Halaika, une députée du Hamas à Hébron.
itLa branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, a revendiqué le lancement de quatre roquettes samedi soir sur la localité israélienne d'Ofakim.
C'est la première fois que les Brigades Al-Qassam tirent des roquettes contre Israël depuis l'instauration d'une trêve de facto par les principaux groupes armés de la bande de Gaza en avril.
La Ligue arabe était réunie d'urgence dimanche au Caire pour discuter de la situation dans la bande de Gaza.
Sur le front diplomatique, les dirigeants israéliens, inquiets, s'efforçaient dimanche de désamorcer les tensions avec l'Egypte à la suite de la mort de cinq policiers égyptiens à la frontière lors des attaques de jeudi dans le sud d'Israël.
Le président Shimon Pérès a exprimé à son tour ses "regrets" pour le décès des policiers égyptiens en soulignant que l'accord de paix conclu entre les deux voisins en 1979 "constitue un atout stratégique pour tout le monde".
De son côté, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Yigal Palmor, a exprimé l'espoir que "la crise est derrière nous". "C'est de l'intérêt bien compris des deux parties", a-t-il ajouté.
Le gouvernement égyptien, qui réclame des "excuses officielles", a jugé dimanche insuffisants les regrets exprimés par Israël mais s'est abstenu de mentionner le rappel de son ambassadeur à Tel-Aviv, annoncé samedi par la télévision d'Etat égyptienne.
Au Caire, dans la nuit de samedi à dimanche, un manifestant a retiré le drapeau israélien flottant sur l'ambassade d'Israël et l'a remplacé par celui de l'Egypte devant plus d'un millier de personnes scandant "vive l'Egypte".