Les rebelles affirment avoir pris le contrôle d'une caserne aux porte de la capitale libyenne, où des affrontements auraient déjà fait une trentaine de morts. L'insurrection espère isoler le colonel Kadhafi afin d'obtenir sa capitulation.
AFP - Une opération est en cours à Tripoli, baptisée "opération sirène", pour isoler le colonel Mouammar Kadhafi dans la capitale jusqu'à obtenir sa capitulation ou son départ, a déclaré dimanche à l'AFP Ahmed Jibril, porte-parole de la rébellion.
itDéclenchée samedi soir dans la capitale libyenne, "l'opération sirène se déroule en coordination entre le CNT (Conseil national de transition) et les combattants rebelles dans et autour de Tripoli", a affirmé Ahmed Jibril, porte-parole du CNT, organe politique de la rébellion basé à Benghazi (est).
"L'Otan est également impliquée dans l'opération", a précisé M. Jibril.
"Il était prévu qu'elle débute hier (samedi) soir et nous estimons qu'elle devrait durer encore plusieurs jours jusqu'à ce que Kadhafi soit assiégé", a-t-il expliqué.
"Nous prévoyons deux scénarios: qu'il se rende, ou qu'il s'échappe de la ville" pour trouver refuge à l'étranger ou dans une autre ville du pays, selon le porte-parole du CNT.
"Au cas où il exprime son souhait de quitter la Libye, nous accueillerons positivement cette proposition et nous l'accepterons", a-t-il ajouté.
Des manifestations hostiles au régime et des affrontements à l'arme automatique ont éclaté samedi soir dans la capitale et se poursuivaient dimanche matin dans plusieurs quartiers de la ville.
En périphérie, les rebelles ont continué leur progression vers l'ouest de la ville, après avoir pris le contrôle à l'issue de violents combats d'une zone boisée stratégique.
A l'approche des combattants rebelles, de nombreux quartiers de la capitale étaient en ébullition dimanche matin et des affrontements étaient signalés entre pro-Kadhafi et insurgés, selon des témoins.
A Benghazi, "capitale" rebelle dans l'est du pays, des milliers de personnes ont fêté pendant toute la nuit le "soulèvement" en cours à Tripoli contre le régime.
"Les gens ont commencé à bouger de façon organisée hier soir, les cellules (rebelles) ont agi en coordination, tout a commencé au même moment, ce qui démontre que c'est une opération organisée", a également commenté à l'AFP le porte-parole militaire du CNT, le colonel Ahmed Omar Bani.
"Les graines de la révolte ont enfin commencé à éclore dans Tripoli, la barrière de la terreur est tombée, c'est le temps du refus et de la parole dans tout Tripoli", s'est félicité le colonel Bani.
"Les gens sont descendus dans la rue, ils contrôlent certaines" zones, a-t-il affirmé.
Pour le moment, "nous ne sommes pas en mesure d'évaluer les forces de Kadhafi ou de dire combien de temps il pourra encore rester au pouvoir", a reconnu le porte-parole militaire: "mais tôt ou tard, sa chute viendra".