Le Premier ministre britannique a réaffirmé que les autorités ne laisseraient "pas un climat de peur s'instaurer dans [les] rues". Après quatre nuits de chaos, le calme est revenu dans le pays, quadrillé par les forces de police.
AFP - Les émeutes qui ont secoué Londres et d'autres villes anglaises pendant quatre nuits n'ont rien à voir avec la politique mais ont été motivées par la volonté de voler, a affirmé le Premier ministre britannique David Cameron jeudi à Londres.
Il ne s'agit "pas de politique, ni de manifestation mais de vol", a déclaré M. Cameron. "Nous ne laisserons pas un climat de peur s'instaurer dans nos rues", a-t-il ajouté devant le Parlement britannique, réuni en session extraordinaire au sujet des pires émeutes urbaines qu'ait connues le pays depuis des décennies.
Le Premier ministre n'a pas exclu le recours à l'armée dans le futur.
"Des personnes ont soulevé la question de l'armée. (...) Ma responsabilité est de veiller à ce qu'on regarde toute éventualité, y compris si il y a des tâches que l'armée peut assurer et qui laisserait les mains libres à la police sur la ligne de front", a assuré M. Cameron.
La mort d'un homme, tué par la police la semaine dernière à Londres, a été "utilisé comme excuse par des voyous opportunistes dans des gangs, d'abord à Tottenham (quartier du nord de la capitale), puis dans tout Londres et ensuite dans les autres villes" du pays, a ajouté le Premier ministre conservateur
"C'est de la criminalité pure et simple. Et il n'y a pas d'excuse pour cela", a-t-il insisté. "On ne supportera pas cela dans notre pays", a-t-il prévenu.
"La criminalité a un contexte, a-t-il ajouté. Ce n'est pas un problème de pauvreté mais de culture. Une culture de violence, de manque de respect vis-à-vis de l'autorité."
Le Premier ministre a par ailleurs assuré que les victimes des émeutes recevraient des compensations. "Si votre gagne-pain ou vos biens ont été endommagés, nous vous indemniserons", a-t-il affirmé, annonçant la création d'un fonds de 22 millions d'euros (32 millions de dollars) pour venir en aide aux commerçants victimes des violences.
M. Cameron a aussi reconnu qu'il y avait eu "trop peu" de policiers mobilisés au début des émeutes. Mais "la riposte a été bonne" au final, a-t-il ajouté, en faisant référence au calme qui a régné dans la nuit de mercredi à jeudi dans le pays.
"Nous n'arrêterons pas (la riposte) tant que l'ordre n'est pas totalement rétabli dans nos rues", a-t-il insisté, précisant que les personnes reconnues coupables de participation aux émeutes "devaient s'attendre à aller en prison".
Des violences ont secoué pendant quatre nuits consécutives Londres et d'autres villes anglaises, où de nombreux commerces ont été pillés et plusieurs bâtiments incendiés. Elles ont fait quatre morts et au moins un blessé grave. Pour la première fois depuis le début samedi des violences, la nuit de mercredi à jeudi a été calme dans le pays, où un important dispositif policier et la pluie semblent avoir dissuadé les émeutiers.
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