Les dirigeants européens se sont entretenus vendredi afin d'apaiser le climat d'incertitudes économiques qui règne sur la zone euro. Pour sa part, Silvio Berlusconi a promis une accélération des mesures d'austérité en Italie.
REUTERS - Pressé de toutes parts d'agir pour apaiser des marchés en pleine déroute, Silvio Berlusconi a promis vendredi d'accélérer la mise en oeuvre des mesures d'austérité et de réformes sociales, condition fixée par la Banque centrale européenne pour soutenir Rome.
La Banque centrale européenne est prête à racheter des obligations italiennes et espagnoles si le président du Conseil italien Silvio Berlusconi s'engage à mettre en place des réformes budgétaires précises, indiquent des sources proches du dossier.
Silvio Berlusconi, qui s'est exprimé devant la presse flanqué de son ministre de l'Economie Giulio Tremonti, a également promis l'instauration d'un principe d'équilibre budgétaire dans la Constitution.
Il a également indiqué avoir évoqué avec le président français Nicolas Sarkozy l'éventualité d'avancer la réunion des ministres des Finances du G7.
L'Italie a approuvé début juillet un plan d'économies de 48 milliards d'euros visant à éponger le déficit en 2014, mais ce dernier n'a pas convaincu les marchés, qui ont relevé que la plupart des mesures n'entreraient en vigueur qu'en 2013, après les prochaines élections législatives, et qu'elles n'aideront pas à stimuler la croissance.
Décrochage
Les dirigeants européens ont multiplié vendredi les contacts sous la pression des marchés qui réclament une action radicale pour enrayer la spirale de la crise de la dette.
Avec le décrochage des Bourses mondiales, une intervention rapide des autorités politiques apparaît nécessaire par ramener au calme une communauté financière déstabilisée par l'éventualité d'une rechute de l'économie américaine et par l'extension de la crise de la dette dans la zone euro.
Après deux semaines de baisse ininterrompue, les places de Paris, Rome, Madrid et Lisbonne sont retombées à leurs niveaux d'il y a plus de deux ans.
itJeudi, les investisseurs n'ont pas apprécié que la BCE n'ait pas acheté de papier espagnol et italien dans le cadre de la relance de son programme d'achats obligataires, se limitant à la dette d'Etat irlandaise et portugaise alors même que le rendement des titres espagnols et italiens dépassait 6%.
Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, les investisseurs craignent que ce soit maintenant au tour de l'Italie et de l'Espagne, troisième et quatrième économies de la zone euro, de
devoir solliciter un sauvetage.
La Chine et le Japon, les deux principaux créanciers étrangers des Etats-Unis, ont appelé à la coopération internationale, rejoints par l'Union européenne.
"La coordination politique internationale à travers le G7 et le G20 est d'une importance cruciale", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn, qui a interrompu ses vacances pour rentrer à Bruxelles où il a tenu une conférence de presse.
Il a notamment annoncé que la Commission européenne présenterait après l'été un rapport sur l'idée d'obligations communes à la zone euro ("eurobonds") et les possibilités à long terme pour l'infrastructure de la zone euro.
Olli Rehn devait discuter de la situation également avec le Royaume-Uni, qui ne fait pas partie de la zone euro mais pâtit lourdement de la fébrilité des marchés.
Il devait s'entretenir avec le chancelier de l'Echiquier George Osborne et le gouverneur de la Banque d'Angleterre, selon une source du Trésor britannique.