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Paris, comme les autres places de la zone euro, a clôturé en baisse pour la dixième séance d'affilée. La volatilité des marchés s'explique par des craintes liées à la crise de la dette et au ralentissement des grandes économies mondiales.

AFP - Les marchés mondiaux ont poursuivi vendredi leur plongeon de la veille, des chiffres meilleurs que prévu de l'emploi aux Etats-Unis n'ayant pas apaisé les angoisses des investisseurs concernant l'économie mondiale et la crise de la dette en zone euro.

L'économie américaine a créé 117.000 emplois en juillet, mois au cours duquel le taux de chômage a baissé d'un dixième de point à 9,1%.

Ces chiffres supérieurs aux pronostics ont d'abord provoqué "un soupir de soulagement entendu de Chicago à Melbourne", a commenté Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com. Mais le pessimisme a vite repris le dessus.

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"Il y a une angoisse générale sur la capacité des dirigeants à gérer cette crise"
Les places boursières européennes clôturent en forte baisse

Après avoir ouvert en légère hausse, la Bourse de New York a replongé profondément dans le rouge moins d'une demi-heure plus tard, puis s'est légèrement redressée. A 16H45 GMT, l'indice Dow Jones gagnait 0,33% mais le Nasdaq perdait 0,72%.

Jeudi, Wall Street était retombée à son niveau de décembre après une chute de 4,31% du Dow Jones et de 5,08% du Nasdaq.

Les Bourses européennes ont imité cette volatilité. A Paris, l'indice CAC 40 a d'abord lourdement chuté, lâchant plus de 3% en début de séance, avant de revenir brusquement dans le vert, puis de repasser en terrain négatif pour terminer la journée en repli de 1,26%.

L'indice vedette parisien cumule dix séances de baisse, du jamais vu.

Les chutes ont été encore plus lourdes sur les autres grandes places européennes: Londres a lâché 2,71%, Francfort 2,78%, la Bourse suisse 2,14%.

Sur la semaine, la Bourse de Francfort accuse une perte de 13%, celle de Londres de près de 10%, celle de Paris de près de 11%.

Malgré des rumeurs selon lesquelles la Banque centrale européenne (BCE) s'apprêterait à acheter des obligations espagnoles et italiennes peu prisées par les marchés, Madrid a cédé 0,18% et Milan 0,70%.

eAprès un bref rebond, les cours du pétrole sont repartis à la baisse. L'euro était en hausse face au billet vert, à 1,4247 dollar à 16H45 GMT, contre 1,4106 dollar jeudi soir.

"Le marché ne paraît pas complètement convaincu que ces chiffres de l'emploi soient assez solides pour surmonter la morosité actuelle, provoquée par ce qui se passe en Europe", a noté Phil Flynn, analyste de PFG Best Research.

L'Italie et l'Espagne ont publié les chiffres de leur croissance au deuxième trimestre, qui se sont avérés poussifs: la croissance a ralenti en Espagne à 0,2% contre 0,3% au premier trimestre, tandis qu'elle a accéléré à 0,3% en Italie.

Une situation qui inquiète les marchés car elle rend mécaniquement plus difficile l'assainissement budgétaire. "Si les Etats ont une dette élevée, ils doivent croître, sinon cette dette devient insoutenable. C'est le point crucial et c'est pour cela que l'Italie et l'Espagne sont devenus la cible" des marchés, a analysé Chiara Corsa, économiste de UniCredit.

Les dirigeants mondiaux sont à nouveau montés en première ligne pour tenter de faire retomber la fièvre des marchés.

"Je souhaite que les Américains et nos partenaires à travers le monde sachent ceci: nous allons nous en sortir, les choses vont s'améliorer", a affirmé le président américain Barack Obama.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a affirmé que l'Espagne et l'Italie n'auront pas besoin de plan d'aide, car "leurs fondamentaux économiques ne le justifient pas". Il a plaidé pour l'augmentation des capacités du Fonds de soutien et a appelé les marchés à la patience.

Les autorités britanniques devaient se réunir en urgence vendredi pour examiner la situation de la zone euro. En France, le ministre de l'Economie François Baroin a interrompu ses vacances pour rentrer à Paris.