
Manuel Noriega s'est vu notifier un décret d'extradition vers le Panama par les autorités françaises. L'ancien homme fort du pays a été condamné à sept ans de prison par la justice française pour blanchiment d'argent issu du trafic de drogues.
AFP - Un décret d'extradition vers le Panama a été notifié lundi par les autorités françaises à l'ex-dictateur Manuel Noriega, qui purge une peine de prison en France, a indiqué mardi à l'AFP son avocat Me Yves Leberquier qui a précisé que cette extradition ne serait pas effective avant septembre.
Annoncé fin juin, ce décret a été pris début juillet par le Premier ministre François Fillon, et Manuel Noriega n'entend pas faire appel pour bloquer le processus, a précisé Me Leberquier, actuellement en déplacement aux Etats-Unis et joint par téléphone par l'AFP.
Le gouvernement panaméen demande l'extradition de Noriega afin que l'ancien dictateur, chassé du pouvoir en 1989, purge au Panama une peine de 20 ans de prison pour la disparition en septembre 1985 d'Hugo Spadafora, un opposant au régime militaire d'alors, dont le cadavre avait ensuite été retrouvé décapité.
"On ne se lancera dans aucune voie de recours parce que cela fait des années qu'il demande à rentrer et on ne va pas bloquer le processus", a expliqué Me Leberquier.
"Quand il était aux Etats-Unis, il s'était bagarré pour ne pas passer en France", a-t-il ajouté en référence à l'extradition de l'ex-homme fort de Panama des Etats-Unis vers la France le 26 avril 2010 après avoir passé 20 ans dans une prison de Miami pour trafic de drogue.
Avec cette extradition qui se profile vers le Panama, l'ancien dictateur "sera proche de sa famille", a déclaré Me Leberquier pour expliquer pourquoi son client ne compte pas faire appel.
Quelques mois après son arrivée, en juillet 2010, Noriega, 77 ans, avait été condamné par un tribunal parisien à sept ans de prison, pour le blanchiment d'environ 2,3 millions d'euros en France dans les années 1980, des fonds liés au cartel de la drogue colombien de Medellin.
La prochaine étape vers cette extradition sera une "audience devant le juge d'application des peines le 8 septembre" à Paris, a expliqué l'avocat. "Il doit alors être décidé si on lui accorde la libération conditionnelle qui sera assortie d'une mesure d'expulsion."
"Quand bien même on aurait eu la libération conditionnelle le 8 septembre, si on n'avait pas eu ce décret d'extradition, il ne pouvait pas partir", a-t-il ajouté.
Contacté par l'AFP, l'avocat français représentant le Panama, Me Yves Baudelot, a indiqué ne pas avoir été informé de ce décret d'extradition.