L'acquisition pour 43 millions d'euros du meneur argentin de Palerme fait du Paris-Saint-Germain l'un des clubs les plus dépensiers du mercato. Un transfert record pour un joueur prometteur mais qui n'a pas encore fait ses preuves.
AFP - Barcelone a son Messi, Paris SG aura son Pastore: en s'offrant, pour plus de 40 millions d'euros, le meneur international argentin de Palerme, le nouveau riche parisien a réveillé un mercato européen moribond tout en attirant un grand échalas au jeu exquis et raffiné.
"Je suis un joueur qui aime aller de l'avant, qui est attiré par le but, qui tente des choses, qui cherche à apprendre quand il n'a pas le ballon, se définissait-il en janvier sur le site de la FIFA. Si je continue à m'amuser comme je le fais, je vais poursuivre ma progression. C'est mon objectif. Ça n'a pas de sens de souffrir".
Formé à Talleres, en Argentine, révélé à Huracan avant d'exploser à Palerme, le meneur de jeu de 22 ans a pourtant connu des débuts difficile en Sicile, avant de réussir à épurer son "jeu exquis" comme aime à le rappeler son mentor argentin Angel Cappa.
Auteur de son premier triplé en novembre 2010 dans le derby sicilien contre Catane, le +maigre+ (Flaco) ou le +sac d'os+ (Huesito), comme le surnomment affectueusement ses supporteurs en raison de mensurations atypiques à ce niveau (1,87 mètre pour 75 kilos), a bien fait tourner la roue depuis.
Devenu international le 25 mai 2010 contre le Canada, présent au Mondial-2010 puis à la Copa America 2011 sous les couleurs de l'Argentine, Javier Pastore est aujourd'hui l'une des plus pétillantes promesses de la planète football pour les années à venir.
"Mal élevé du football", complimente Maradona
Maradona l'avait "encensé" à sa façon l'été dernier lors de la Coupe du monde: "irrespectueux total, mal élevé du football, il te regarde dans les yeux comme un fou, élimine trois joueurs et touche le ballon comme s'il avait joué quatre ou cinq Mondiaux".
"Dans le monde, c'est le joueur qui m'impressionne le plus", avait surenchéri son prestigieux compatriote Leo Messi.
Sentant l'intérêt naissant pour sa pépite, son président Maurizio Zamparini avait réussi en décembre à prolonger d'une saison son contrat, jusqu'en 2015, mais ses 11 buts dans le Calcio en 35 matches auront finalement eu raison de son souhait de le voir s'éterniser en Sicile.
Surtout, Pastore, prêt à évangéliser les fidèles du Parc des Princes, renoue avec une histoire française qui avait bien mal commencé puisqu'il avait été recalé par Saint-Etienne en 2006, les Verts trouvant son gabarit inapte à la pratique du football au plus haut niveau. Ensuite, même Villarreal a commis la même erreur!
Dribbleur, fin techniquement, audacieux, adroit des deux pieds, Pastore, désormais plus gros transfert du football français, a tout pour enflammer la Ligue 1.
Et Leonardo, le nouveau directeur sportif du PSG qui a su trouver les mots pour le convaincre de s'engager cinq saisons, de se frotter les mains car il a offert au PSG un "coup" comparable à celui de Ronaldinho en 2001.
Excellent joueur, Pastore semble également être un bon fils et un bon citoyen puisqu'il portait à Palerme le numéro 27 en hommage à sa mère, handicapée, qui adore ce nombre. Et qu'il a créé avec un compatriote "Soplo de Vida" ("Souffle de vie"), une originale association d'aide aux chiens en détresse.
"Dans la vie je suis timide. Mais je change de visage une fois sur le terrain. Mon modèle, c'est Kaka. J'ai toujours essayé de l'imiter, de faire les mêmes choses que lui, mais je ne peux pas dire que je lui ressemble. C'est un joueur exceptionnel, très complet. Quand j'étais gosse, je suivais le 'Prince', Enzo Francescoli. En Argentine, j'apprécie beaucoup Juan Roman Riquelme", expliquait encore en janvier un joueur aux idoles bien choisies.