
Un projet de loi interdisant la burqa et le niqab a été adopté mardi par une commission parlementaire italienne, principalement grâce aux voix des parlementaires issus de la majorité et du parti la Ligue du nord. Un vote sera organisé en septembre.
AFP - Une commission parlementaire italienne a adopté mardi un projet de loi présenté par une députée de la majorité au pouvoir prévoyant l'interdiction de la burqa et du niqab dans les lieux publics, qui sera mis au vote en séance plénière en septembre.
Le texte qui interdit de masquer le visage avec une burqa, un niqab (voile intégral complété par une étoffe ne laissant apparaître qu'une fente pour les yeux), tout autre vêtement "d'origine ethnique" mais aussi un casque de moto a été approuvé grâce aux voix du parti PDL de Silvio Berlusconi et de son allié populiste, la Ligue du nord.
Les autres groupes parlementaires se sont pour la plupart abstenus alors que le Parti démocrate, principale force d'opposition, a voté contre.
Le projet de loi prévoit des amendes pour les contrevenants, particulièrement lourdes pour les personnes qui en obligeraient une autre à porter la burqa (jusqu'à 30.000 euros d'amende et 12 mois de prison).
L'auteure du projet de loi, la députée PDL Suad Sbai, a affirmé vouloir ainsi défendre "les femmes privées de leur droit et contraintes à la ségrégation".
"En France, Belgique et même dans l'Azerbaidjan musulman cette loi est une réalité sans qu'aucune femme arabe ou musulmane ait pensé protester, ce qui montre combien elle était attendue", a affirmé Mme Sbai.
L'adoption par la Commission des Affaires constitutionnelles de la Chambre des députés n'est qu'une première étape. Pour que le texte soit définitivement validé, il faut qu'il soit approuvé en séance plénière de la Chambre, puis dans les mêmes termes au Sénat.
En septembre 2010, la Ligue du nord avait présenté un projet interdisant le voile intégral calqué sur la législation adoptée en France.
La Commission des Affaires constitutionnelles de la Chambre a reçu au total 8 ou 9 projets de loi sur le même sujet, même si en Italie, il existe déjà depuis 1975 une loi interdisant de cacher son visage pour des raisons de sécurité publique.
Dans la péninsule, il est rare de voir des femmes portant un foulard et encore moins fréquent d'en rencontrer entièrement voilées.
La ministre de l'Egalité des chances, Mara Carfagna, s'est réjouie de l'adoption du texte en estimant que "le voile intégral est un signe d'oppression culturelle ou physique, jamais un libre choix des femmes".
Même si elle a admis qu'"en Italie il n'y a pas de problème burqa car les cas de femmes contraintes de le porter restent heureusement isolés".