"Nous n'avons presque plus de temps"... Lors d'un discours, le président américain a exhorté démocrates et républicains à trouver un compromis pour régler la crise qui menace la première puissance économique mondiale d'un défaut de paiement.
AFP - Le président Barack Obama a exhorté vendredi le Congrès à sceller un compromis pour éviter un défaut de paiement aux Etats-Unis avant mardi, alors qu'aucune solution ne se dégageait et que la croissance américaine marquait le pas.
"Nous n'avons presque plus de temps", a averti M. Obama lors d'une courte intervention depuis la Maison Blanche, en appelant les Américains à "maintenir la pression" sur leurs élus à Washington pour qu'ils trouvent une solution rapide à la crise actuelle.
Le président a appelé ses alliés démocrates et ses adversaires républicains à trouver une solution, notant que "ce n'est pas une situation dans laquelle les deux partis sont très éloignés".
"Ce qui est évident à l'heure actuelle est qu'une solution pour éviter un défaut de paiement devra être soutenue par les deux partis", a dit M. Obama.
Si aucun projet de loi pour relever le plafond de la dette n'est envoyé à la Maison Blanche avant le 2 août, il ne restera que quelques jours à l'administration américaine selon les analystes pour payer ses factures avant d'épuiser ses réserves d'argent.
Devant l'incertitude et l'impact d'un potentiel défaut de paiement sur l'économie mondiale, l'inquiétude monte, notamment en Chine, premier détenteur de bons du Trésor américains, avec 1.160 milliards de dollars au mois de mai, selon Washington.
Le quotidien économique Jingji Cankao Bao a estimé que "la Chine doit se préparer à un effondrement des marchés financiers internationaux".
L'agence Chine nouvelle a accusé les élus américains d'être "dangereusement irresponsables". Elle a aussi affirmé que le monde "est à nouveau l'otage" des querelles intestines aux Etats-Unis et a mis en garde contre un risque de récession mondiale si aucun accord n'est trouvé.
En outre, vendredi, le gouvernement américain a publié des chiffres de croissance montrant que la première économie mondiale s'est enlisée depuis le début de l'année. A 1,3% en rythme annuel, la croissance du deuxième trimestre a été nettement plus lente que ne le pensaient les analystes, qui tablaient sur 1,8%.
Divisés, les républicains ont été incapables de rassembler suffisamment de voix dans leurs rangs jeudi pour un vote sur le projet de réductions budgétaires du président de la Chambre, le républicain John Boehner.
Débordé sur sa droite par les exigences d'élus, souvent ultraconservateurs, opposés à un relèvement du plafond de la dette sans réductions budgétaires significatives, M. Boehner a jeté l'éponge jeudi soir et reporté le vote.
Le chef républicain a décidé de tenter de nouveau sa chance vendredi, après une énième réunion de groupe, en essayant de convaincre une poignée d'indécis.
Mais après le fiasco des républicains de la Chambre, l'initiative semblait avoir basculé du côté du Sénat où les démocrates qui sont majoritaires ont élaboré un plan concurrent.
"D'ici à la fin de la journée, j'engagerai l'action sur le compromis du Sénat", a déclaré Harry Reid, le chef de la majorité démocrate, devant la chambre haute vendredi matin.
M. Reid a invité le chef des républicains du Sénat, Mitch McConnell, à discuter avec lui. "C'est probablement notre dernière chance de sauver ce pays du défaut de paiement", a déclaré M. Reid, dont l'initiative pourrait permettre un vote au cours du week-end.
M. McConnell a réagi dans un courriel en se disant prêt à entendre les propositions des démocrates.
Mais le républicain s'est interrogé sur la capacité du plan démocrate à rassembler et réclamé un texte pouvant "'être adopté par les deux chambres, empêcher la crise et protéger les Américains d'une économie qui se dégrade".
Des semaines de discussions n'ont jusqu'ici pas suffi pour trouver un accord sur un plan de réduction des déficits accompagné d'un relèvement du plafond de la dette, qui a atteint à la mi-mai sa limite fixée par la loi de 14.294 milliards de dollars, soit presque 100% du PIB.