
Le Premier ministre français doit se rendre à Bruxelles pour défendre devant la Commission européenne son plan d'aide au secteur automobile vivement critiqué par plusieurs pays européens qui le jugent protectionniste.
REUTERS - La commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes, a déclaré mercredi que 'lUnion européenne devait être ferme contre le protectionnisme et qu'aucune transgression des règles concernant l'aide des Etats ne serait tolérée.
"En ce moment dans de nombreux Etats membres, il y a inflation de propos protectionnistes. L'exemple le plus évident de rhétorique protectionniste concerne le plan français pour l'automobile", a déclaré Kroes à des députés européens.
"Il nous fait être très fermes dans chaque cas où les règles du marché intérieur sont transgressées".
La France a offert lundi un prêt sur cinq ans de 6,5 milliards d'euros aux constructeurs Renault et PSA Peugeot-Citroën en échange de la promesse de ne pas mettre en place de plan social en 2009 et de ne pas fermer d'usines en France pendant la durée du prêt.
Cette disposition a irrité la République Tchèque, qui assure actuellement la présidence de l'UE, et la Slovaquie, et le nouveau ministre allemand de l'Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg, a dit qu'il ferait part de ses critiques à ses collègues français.
Kroes a déclaré que la Commission devait faire savoir qu'elle ne tolèrerait pas que l'aide de l'Etat soit assortie de conditions protectionnistes. "Je ne permettrai pas aux pays de faire fi des règles", a-t-elle dit.
Le Premier ministre français François Fillon doit se rendre jeudi à Bruxelles pour défendre le plan d'aide au secteur automobile et il doit aussi se rendre dans plusieurs pays de l'UE.
Kroes a par ailleurs annoncé que les programmes de restructuration de banques approuvés ces derniers mois par la Commission seraient réexaminés en avril.