Une explosion dans le centre d'Oslo et une fusillade lors d'un meeting politique où le Premier ministre était attendu ont fait au moins 17 morts. La communauté internationale a condamné ces attaques qui n'ont, pour l'heure, pas été revendiqués.
AFP - La Norvège a été frappée au coeur vendredi par un attentat à la bombe au centre d'Oslo et presqu'au même moment, près de la capitale, par une fusillade visant un rassemblement de la jeunesse du parti travailliste au pouvoir, faisant au total au moins dix-sept morts.
L'explosion d'une ou deux bombes de forte puissance près du siège du gouvernement
itnorvégien et la fusillade sur un ile des environs d'Oslo apparaissent comme une attaque concertée pour frapper au coeur le royaume scandinave.
"Il y a des bonnes raisons de croire qu'il y a un lien entre les événements. Il y a des témoignages qui renforcent cette idée", a déclaré le commissaire Sveinung Sponheim lors d'une conférence de presse.
Selon des témoignages cités par les médias norvégiens, l'homme déguisé en policier était de type nordique.
L'explosion a, selon la police, fait sept morts et deux blessés graves, en plein coeur de la capitale norvégienne, dans un quartier abritant notamment le bureau du Premier ministre Jens Stoltenberg, lequel n'était pas sur place au moment de la déflagration.
Sur la foi de témoignages, la police a parlé d'"une ou deux bombes".
Presque au même moment, au moins dix personnes ont été tuées, selon le journal Varden, à l'université d'été de la jeunesse du parti travailliste au pouvoir sur l'ile d'Utoeya par un homme déguisé en policier.
L'homme s'est introduit dans le camp en prétendant vouloir s'assurer de la sécurité des participants après l'explosion d'Oslo. Il a été arrêté et, selon la police, a sans doute un lien avec l'attentat au coeur de la capitale.
itLe Premier ministre, qui est intervenu sur les ondes pour montrer qu'il était sain et sauf, devait initialement se rendre sur l'île dans la journée.
L'explosion s'est produite en milieu d'après-midi. Entendue à des kilomètres à la ronde, elle a soufflé les fenêtres du bureau du Premier ministre et l'imposante tour brune était endommagée sur toutes ses façades, ce qui permettait littéralement de voir de part en part du bâtiment.
Tous les immeubles environnants ont été lourdement touchés. Selon le principal tabloïde norvégien Verdens Gang (VG), dont la rédaction était aux premières loges de l'attaque, le corps d'une personne inanimée pendait dans le cadre d'une fenêtre éventrée.
Les images des télévisions norvégiennes montraient des immeubles totalement
défigurés, des trottoirs jonchés de débris de verre, de la fumée s'élevant du quartier, de nombreuses ambulances et des blessés ensanglantés.
"Des personnes gisent en sang dans la rue", a lancé une journaliste de la radio publique NRK présente sur place.
La police a rapidement bouclé le quartier, où une voiture noire gisait sur le flancet où les alarmes des bâtiments dévastés hurlaient dans le vide tandis que des pompiers tentaient de contenir un incendie.
Un porte-parole de la police a rapidement appelé les habitants d'Oslo à "éviter les grands rassemblements" et à rentrer chez eux.
"Plusieurs dizaines" de personnes ont été hospitalisées pour des blessures plus ou moins graves, a-t-il précisé.
Des chiens policiers passaient le quartier au peigne fin à la recherche d'autres explosifs éventuels tandis que des pompiers luttaient contre les flammes dans un paysage de désolation.
A Utoeya, après la fusillade, plusieurs jeunes ont tenté de s'enfuir à la nage en se jetant à l'eau, ont rapporté des témoins.
"J'ai reçu un SMS qui disait: 'Ca tire, je me cache'", a raconté le compagnon d'une des jeunes filles participant à l'université d'été.
"Nous n'avons pas de théorie principale, nous n'avons même pas de thèse de travail", a affirmé un responsable de la police.
Les Etats-Unis, l'Otan et l'Union européenne et de nombreux pays ont condamné l'explosion et adressé leurs condoléances. "Nous condamnons ces actes de violence odieux", a déclaré à l'AFP la porte-parole du département d'Etat Heide Bronke Fulton. "Nos coeurs sont avec les victimes et leurs familles".
"Je condamne en les termes les plus forts ces actes de lâcheté pour lesquels il n'y a aucune justification", a déclaré le président de l'UE, Herman Van Rompuy.
Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a condamné "dans les termes les plus vigoureux possibles" des "actes de violence odieux". "Notre solidarité avec la Norvège reste inébranlable", a-t-il ajouté.
"La Norvège a apporté ses bons services à la paix dans les régions les plus instables de la planète. La dernière chose qu'elle mérite, c'est un attentat terroriste sur son sol", a déclaré le président du Parlement européen Jerzy Buzek.
Le gouvernement norvégien devait tenir une réunion de crise vendredi soir, a annoncé le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg, interviewé depuis un lieu tenu secret par la télévision publique NRK.
Il semble que ce soit la première fois que la Norvège, pays membre de l'Otan engagé en Afghanistan et en Libye, soit frappée par un attentat à la bombe.