Le Wefak, plus important mouvement d'opposition chiite de Bahreïn, a fait part de sa volonté de quitter le dialogue national engagé par les autorités en vue de réconcilier les communautés du pays après les affrontements de l'hiver dernier.
REUTERS - Le plus important mouvement d'opposition chiite de Bahreïn, Wefak, a annoncé dimanche son intention de quitter le dialogue national engagé par le gouvernement de Manama pour tenter de réconcilier les communautés du pays et proposer des réformes après les grandes manifestations de cet hiver.
"Le conseil dirigeant du Wefak a décidé de claquer la porte du 'Dialogue sur un consensus national' et a soumis sa décision au Conseil de la Choura du Wefak pour ratification. La délégation du Wefak n'assistera pas à la séance d'aujourd'hui (à la table ronde du dialogue)", a déclaré à Reuters Khalil al Marzouk, porte-parole de l'organisation chiite.
Depuis plusieurs semaines, le Wefak se plaignait que l'opposition n'ait eu qu'une part trop réduite des sièges - 35 sur 300 - à ce dialogue national, et qu'elle était dépassée en nombre par les représentants du gouvernement. Le pouvoir dit avoir réparti les sièges de façon à refléter la composition de la société bahreïnie.
Marzouk a estimé qu'un dialogue sans la participation de son organisation ne serait en rien représentatif de la volonté populaire.
Des manifestations d'hostilité à ce dialogue national ont lieu jour après jour dans certains villages chiites et les tensions sont toujours vives dans le pays insulaire, port d'attache de la Ve Flotte américaine.
En mars, lors de la répression du mouvement de contestation, dirigé contre la monarchie sunnite dans ce pays à prédominance chiite, des centaines de personnes ont été arrêtées et 2.000 salariés ont été mis à pied. Une trentaine de personnes, pour l'essentiel des manifestants, mais aussi quatre policiers, ont été tués durant les troubles.