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Les 1600 opposants arrêtés samedi en Malaisie lors d'une manifestation non autorisée ont été remis en liberté dans la soirée. 50 000 personnes ont pris part à ce rassemblement, le premier d'une telle envergure depuis 2007.

AFP - La police malaisienne a annoncé dimanche la remise en liberté des 1.600 opposants arrêtés lors d'une manifestation non autorisée, durant laquelle un manifestant est mort en raison de difficultés respiratoires.

"Le décès n'a rien à voir avec la manifestation, il est mort d'une attaque cardiaque et ne portait aucune blessure interne ou externe", a déclaré Ramli Mohamed Yoosuf, porte-parole de la police. Pour l'opposition cependant, il n'est pas établi si le décès est ou non lié aux charges policières.

La police a utilisé à plusieurs reprises de gaz lacrymogènes.

L'homme décédé, Baharuddin Ahmad, "est mort ... en raison de difficultés respiratoires durant la manifestation", a indiqué le Parti d'action démocratique (DAP, opposition).

Selon le porte-parole de la police, les 1.667 manifestants arrêtés, parmi lesquels plusieurs figures d'opposition et des parlementaires, ont été remis en liberté aux environs de minuit samedi soir.

L'opposition, qui a réalisé une percée aux élections de 2008, s'inquiète pour le prochain scrutin prévu d'ici à 2013 et réclame des réformes électorales. Par exemple, l'utilisation d'encre indélébile pour éviter les votes multiples, l'accès égal aux médias et une vérification des registres électoraux.

Malgré l'interdiction de manifester, les arrestations préventives et le bouclage des grands axes, environ 50.000 personnes sont descendues dans les rues de Kuala Lumpur samedi, selon les organisateurs.

La manifestation s'est terminée par des affrontements sporadiques entre la police et de petits groupes de protestataires.

Si la vie à Kuala Lumpur est revenue à la normale dès samedi soir, la manifestation laissera des traces et la manière forte des autorités ternit la réputation du pays, selon des analystes.

La Malaisie, fédération de 28 millions d'habitants, est membre du conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Elle est dirigée par la même coalition depuis son indépendance en 1957.

L'actuel Premier ministre, Najib Razak, cultive une image de pays émergent à l'économie forte (+7,2% de croissance l'an dernier) et à la vie politique ouverte. Mais sa tentative d'empêcher le rassemblement de samedi, première manifestation d'ampleur de l'opposition depuis 2007, lui a valu les critiques d'Amnesty International et de Human Rights Watch.